On peut considérer Tagada Jones comme étant des pionniers du punk/métal français. Encore volcanique, acerbe et vif, le groupe dénonce le système de leur pays mais le tout pourrait se coller directement à ce qui se passe ici. Et c’est la beauté de la chose, de pouvoir s’identifier grâce à des paroles en français.

Ce groupe continue de déplacer les meubles dans la langue de nos ancêtres et la qualité du langage demeure encore de haut niveau avec des termes riches et une maitrise habile des textes. Avec un style qui combine la grogne d’un Bad Religion et la propension rigoureuse du métal, Descente aux Enfers est un album très ingénieux. En guise d’entrée, Yec'Hed Mad nous annonce les couleurs : le tout sera dérangeant au niveau des textes et farouche musicalement. Ensuite, Zéro de conduite dégaine avec une cadence punk, des textes à caractère antisocial mais c’est avec Le moins que rien que la première véritable dose métallique surgit de l’album et propose un texte qui fera sourire le Québécois moyen étant donné que ce dernier se rapporte directement à Joe Caisse-de-bière, celui qui donne 40% de sa paie à l’impôt… pour s’apercevoir que le tout est administré de manière cavalière, ne lui rapportant pas grand-chose en bout de ligne.

Les Connards poursuit dans la même lignée que la précédente avec une pièce qui peut se frotter musicalement avec ce que Raised Fist propose ; une rythmique métallo-hardcore avec une voix corrosive. La carcasse punk revient pleinement avec Alerte!Alerte! grâce aux guitares pincées, les chants plus criards, les percussions précises et le propos encore une fois, très antisocial, anti-gouvernemental et empreints de liberté. C’est assez linéaire comme album, nous sommes en présence d’un disque qui se tient et qui se balance bien entre le métal et le punk. Une pièce sort un peu plus du lot, c’est une collaboration avec hExcess, une chanson du nom de La Traque avec une cadence plus industrielle qui nous remémore en introduction Dragula de Rob Zombie et par la suite, Mass Hystéria.

Cet album est un exercice très réussi à l’exception de la toute dernière chanson De retour à la réalité qui verse un peu dans la catégorie « remplissage » avec une performance plutôt synthétisée, électronique et drum n’ bass. Cette pièce est une collaboration, plutôt douteuse, avec La Phaze, groupe de dub français. Tant qu’à moi, cette pièce déstabilise le reste de l’album…

Mais avec une bonne base en général, cet album se veut une bonne galette de rock, très virulent, provenant de l’hexagone !

www.tagadajones.com