Cette formation polonaise a vécu son lot de malchances lorsqu’ils ont eu leur accident en Biélorussie en 2007. Un terrible accident de la route a coûté la vie au batteur Vitek et laissé dans le coma le chanteur Covan qui depuis, se remet péniblement de cet accident. Le seul véritable survivant de cette apocalypse est le guitariste Vogg qui tient toujours les rennes du groupe malgré la tourmente. Au début, son intention n’était pas de continuer le groupe car c’était trop pénible pour lui de sentir que son frère, Vitek, n’était plus à ses côtés dans l’aventure métallique qu’est Decapitated. Il a alors joint les rangs de Vader pour quelques mois mais il s’est ravisé en ressortant des boules à mites son groupe Decapitated avec l’aide de nouveaux musiciens.

La version 2011 de Decapitated est tout de même très solide si l’on se fie au concert que le groupe a donné il y a quelques semaines en relation avec la tournée pour cet album du nom de Carnival is Forever, l’album qui marque le retour du groupe après la commotion. Certains voient ce disque comme étant un disque de maturité pour le groupe, ou plutôt Vogg car il est celui qui gère le tout maintenant. Dès le premier coup d’œil, nous pouvons voir que le disque ne présente pas un titre conventionnel ainsi que la pochette habituelle du genre death métallique. C’est plus sobre quoique glauque tout de même avec en guise d’image une « fille » se cachant le visage avec un masque de lapin. Cette facette sombre rappelle l’ambiance du film Donnie Darko, ce film qui nous présentait un lapin assez ténébreux lui-aussi.

Métalliquement parlant, c’est encore du death métal technique. Les nouveaux musiciens suivent la cadence proposée par Vogg et les pièces combinent l’agressivité du death métal et la portion technique que certains groupes de métal moderne possèdent, avec des riffs pesants, du picking saccadé et des percussions laborieuses. La nouvelle gorge du groupe, Rafal, a un type de voix beaucoup plus sec et moins guttural que ce qu’offrait Covan. Au niveau des arrangements, le groupe a usé des prouesses offertes par la technologie moderne avec quelques ambiances sonores plus artificielles comme sur la pièce titre. Le tout demeure subtil et n’empiète jamais sur la dimension métallique du groupe.

Dans le domaine de l’intensité, Homo Sum épate par son opacité métallique et ses changements de rythmiques. L’introduction apaisante d’A View From A Hole nous laisse croire que nous serons en présence d’une chanson aux harmonies légères mais le tout se déverse vers une panoplie de discordances sonores épatantes mais bien calculées.

La pièce phare du disque est sans contredit Silence, titre instrumental composé par Vogg. Il n’est donc pas nécessaire de confirmer à qui est dédié cette chanson. Partitions de guitare avec quelques effets subtils, cette chanson ferme bien le disque en plus de clore un chapitre dans l’existence du groupe qui se voit maintenant fin prêt à passer à autre chose car avec ce disque, on sent que l’agression est toujours ardente ainsi que le désir de continuer.

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