Derek Sherinian est un homme qui aime être occupé. Tellement qu’il trouve le temps d’enregistrer son septième album solo entre deux albums de son nouveau super groupe ‘Black Country Communion’. Fidèle à ses habitudes, il s’entoure de très bons musiciens, nous le retrouvons donc cette fois en compagnie des guitaristes Steve Lukather, Tony MacAlpine, Steve Stevens, Joe Bonamassa et Doug Aldrich! À ces derniers s’ajoute Simon Phillips à la batterie ainsi que les bassistes Jimmy Johnson (sur la majorité de l’album) ainsi que Tony Franklin.
Encore une fois, Derek nous plonge dans un monde musical à saveur progressive, blues, jazz et rock. Nous retrouvons Tony MacAlpine sur les deux premières compositions de l’album. ‘Five Elements’ combine très bien le style de guitare de Tony avec celui de Derek aux claviers. Le travail précis de Simon Phillips est aussi un élément qui contribue au succès de cette composition. Les combinaisons de claviers et guitares sont exécutées à la perfection sans tomber dans l’excès. Mais c’est sur le titre ‘Mercury 7’ que le travail de Tony et de Simon est principalement mis en valeur. Les mélodies sont rapides et complexes, mais contrairement à ce que l’on retrouve sur son dernier album, la musique est l’élément principal au lieu d’être relégué derrière la vitesse d’exécution. On remarque immédiatement le changement de guitariste sur les pièces suivantes (‘Mulholand’, ‘Euphoria’ et ‘Seven Sins’). Steve Lukather nous offre des mélodies plus détendues au style jazz qui rappelle beaucoup ses derniers albums solos. Malgré que les mélodies du titre ‘Euphoria’ sont principalement l’œuvre des guitares, c’est l’ambiance atmosphérique des claviers qui reste l’élément marquant de cette superbe composition. Cette dernière fait immédiatement penser à ce que pourrait faire Pink Floyd de nos jours. C’est maintenant au tour de Steve Stevens et de Tony Franklin d’être mis en valeur sur le titre ‘Ghost Rider’. Il est donc naturel de retrouver un rythme plus entrainant et des guitares avec plus de mordants. Le style blues de Doug Aldrich est quant à lui mis en évidence sur le titre ‘El Camino Diablo’. Avec une basse aussi prédominante dans la musique, il est tout à fait normal de sentir la puissance de ce rythme endiablé profondément dans notre poitrine. Les échanges entre Derek et Doug sont nombreux et s’agencent parfaitement avec la section rythmique. La surprise de l’album provient cependant sur la pièce ‘I Heard That’. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas Steve Lukather à l'œuvre, mais bien Joe Bonamassa! Ce dernier nous livre une performance remplie d’émotions et centrée sur des progressions au style fusion. Il est intéressant de le voir dans ce milieu, lui qui se sent plus confortable lorsqu’il joue du blues et du rock.
Encore une fois, Derek nous offre un album instrumental centré sur les claviers, mais il réussit aussi à mettre en valeur les autres musiciens à leur juste valeur. Avec autans de gros nom, il est tout à fait normal d’obtenir un album varié, mais nous retrouvons tout de même une certaine cohésion. La grande différence entre ‘Oceana’ et son dernier album solo est le fait que la vitesse laisse maintenant plus de place à la musique.