J’ai une relation bizarre avec ce disque. Au début, j’ai détesté passionnément mais plus je l’écoute, plus je lui trouve des qualités. Ceux qui croient que Vortex, l’ancien bassiste/chanteur de Dimmu Borgir allait nous offrir une anthologie black métallique se trompent car ce disque, Storm Seeker, se rapproche beaucoup plus d’un métal traditionnel et même rock des années 70 par instants... attendez d’entendre la pièce instrumentale The Sub Mariner pour me croire !

L’instrument que l’on veut entendre est la voix de Simen Hestnaes, dit ICS Vortex, et il en met de bonnes couches, c’est à l’avant plan dans le mix mais parfois, ça se perd avec le reste des instruments. Au niveau sonore, c’est décevant car la production manque de gras, de basse et de torke ! C’est très « au centre » côté sonorité et les aiguës atteignent des pointes inimaginables qui titillent l’oreille parfois avec la voix de conquérant de Vortex, les claviers mirifiques et les guitares chuintantes!

Les deux premières chansons passent très bien le test métallique. Par la suite, la chanson Skoal! propose une dimension plutôt folklorique qui se marie bien avec la voix de Vortex qui y va de ses pointes dégorgées ! Avec une introduction plutôt métal traditionnelle, Dogsmacked est une chanson rock qui malheureusement, offre un Vortex plus vulnérable avec ce type de chanson, l’émotivité de la voix passant moins allègrement.

La pièce Windward est une véritable surprise, on dirait que cette chanson a été prise dans le catalogue de Sunny Day Real Estate tant la vieille facture indie rock se laisse entrevoir avec sa facette très molasse et très claustrophobe au niveau de l’intention musicale ! La chanson titre est celle qui nous laisse croire que c’est une pièce qui pourrait dater des années 70 avec sa cadence très poisseuse, qui écorche au passage le travail de Genesis par les effets de progression tout en douceur avec une musicalité toute calme.

C’est une surprise, pas de doute ! Je m’y habitue légèrement à ce disque qui demeure, en fin de compte, un instrument de diffusion pour la voix sublime de Vortex. À la base, je croyais que ce disque allait être une tuerie de technicité, réglé au quart de tour au ProTool… mais non, c’est plutôt organique ! Après le temps passé avec Dimmu Borgir, Arcturus ou Borknagar, je croyais que ce géant allait naviguer dans les mêmes eaux de complexité mais non !

Il est évident que ce disque devait offrir des chansons qui mettent en valeur sa voix mais le caractère surprenant des chansons déstabilise l’auditeur, et c’est pourquoi un bon nombre d’écoutes seront nécessaires si vous voulez pleinement apprécier cet album solo d’ICS Vortex !

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