Après l’annonce de la leucémie de Nergal il y a quelques mois, il y avait peu de raisons de se réjouir pour les fans de la formation polonaise. Heureusement, à l’image du chanteur qui s’approche lentement mais sûrement vers la guérison (la Mort n’étant visiblement pas à sa hauteur), le groupe est revenu sur les devants de la scène avec ce triple-DVD au contenu enthousiasmant, véritable bible (c’est le cas de le dire) de l’univers du groupe, Evangelia Heretika.

Avant même d’ouvrir la boîte, on est impressionné par la qualité de la pochette, probablement une des meilleures que le groupe nous ait jamais offerte. Le reste du contenu matériel n’est pas en reste; le boitier est très agréable et richement décoré, complet avec un livret de photos de tournées (signé par les membres du groupe pour ceux qui l’ont précommandé).

Le premier DVD contient deux concerts filmés dans leur entièreté, l’un à Paris pendant la tournée de The Apostasy et l’autre à Varsovie quand le groupe faisait la promotion de Evangelion. Malgré une certaine redondance, on a donc une bonne variété de pièces issues de diverses époques, en particulier dans le deuxième concert où les fans de la vielle école auront le plaisir d’entendre des vieux bijoux comme Pan Satyros, Wolves Guard my Coffin ou LAM. Mon seul regret est l’absence de Daimonos, la colossale ouverture de Evangelion, qui aurait à mon avis été plus appropriée que Ov Fire and the Void pour démarrer la prestation de bon train.

En ce qui concerne l’aspect visuel, il faut savoir que ce DVD ne vise pas à retranscrire scrupuleusement les prestations dans leurs moindres détails, mais bien à proposer une expérience audio-visuelle unique. Heureusement, cet objectif est parfaitement atteint : dans le premier concert, la qualité du tournage et du montage force le respect et ajoute une énergie furieuse et singulière à l’ensemble. Dans le deuxième, l’ambiance est différente; les jeux de caméra sont moins frénétiques, on observe de nombreuses retouches à l’aide de filtres de couleurs et de grains, et même des ralentis très bien intégrés. Un bon point pour la variété de l’ensemble.

Pour la qualité sonore et l’interprétation, il faut savoir que c’est lors du premier spectacle que le groupe a enregistré leur CD Live at The Arena ov Aion, c’est donc du solide. L’interprétation n’est pas parfaite, mais ce qui est perdu en précision nous reviens au centuple par l’énergie exceptionnelle qui se dégage de toutes les prestations du groupe. Pour le 2ème concert à Varsovie, on regrettera la production de la batterie qui manque de mordant (un comble pour un batteur comme Inferno), mais rien de trop gênant. De plus, on remarque l’ajout discret mais appréciable de nombreux chants en chœur, qui donnent un effet monastique (très ironique) et aident à construire l’ambiance.

Le 2ème DVD contient pas loin de deux heures d’entrevues et de documentaires sur les tournées du groupe. Extrêmement complet, un peu lassant par moment mais le plus souvent captivant, cette partie nous permet réellement de nous faufiler dans la peau des membres du groupe et de vivre avec eux l’aventure de la route, avec ses moments de stress, de fatigue et évidemment ses fêtes bien arrosés. Très honnête et souvent très drôle, ce documentaire humanise énormément le groupe et nous aide à mieux le comprendre sous tous ses angles. Un incontournable pour les fans acharnés ou tout simplement ceux qui veulent en savoir plus sur le quatuor.

Enfin, le coffret contient tous les vidéoclips du groupe (et leurs « making of ») depuis l’antique Decade ov Therion, ce qui est loin d’être un détail vu la qualité de ces derniers. Croyez moi, At The Left Hand Ov God est particulièrement impressionnante sur un écran géant.
Bref, malgré quelques petits accrocs, ce coffret est un incontournable pour tout fan de Behemoth qui se respecte. Si vous cherchiez désespérément une façon de rendre la nouvelle année un peu plus diabolique, voila la solution!