Forgotten Tales s’amène en 2010 avec son 3 album intitulé ‘We Shall See the Light’. Les amateurs de Québec avaient eu l’occasion d’assister au lancement de celui-ci le 5 novembre passé à L’Impérial de Québec et pouvaient par le fait même acheter le CD avant sa parution officielle quelques jours plus tard. Avec Mike Bélanger à la batterie pour la composition et l’enregistrement de ‘We Shall See The Light’, il était permis de croire que de nouvelles couleurs dans la section rythmique pourraient apparaître sur les pièces. Que nous propose donc ce 3e CD fort attendu des amateurs québécois?
J’insiste en tout premier lieu sur le son. Les instruments sont tous présents et les claviers sont vraiment plus faciles à distinguer et à apprécier. S’ils avaient un rôle important dans les premiers albums, on en sentait quand même moins l’effet juste par leur présence marquée dans le mix. C’est donc une sonorité exemplaire qui nous attend et qui nous suivra tout au long de l’écoute. D’entrée de jeu, on sent immédiatement une différence dans la composition des pièces avec la pièce titre qui est un reflet fidèle de la nouvelle approche de Forgotten Tales. Je devrais peut-être dire, les nouvelles variantes qui renouvellent de belle façon le style caractéristique jusqu’à maintenant. Cette première pièce accroche réellement l’auditeur et laisse entrevoir de belles choses. Il y a ce petit côté tragique dans les couplets qui font du bien et on laisse quelques fois de côté les moments épiques, une autre variante dans la composition. On peut penser également à ‘Keepers of the Field’ et ‘The Calling’ qui nous laissent sur cette impression et moi j’apprécie beaucoup. Sur le coup, j’ai eu quelques difficultés à m’habituer aux pièces, elles semblaient moins accrocheuses de façon immédiate, ce que ‘All The Sinners’ faisait de façon magistrale. Cependant, cela ne veut pas toujours dire grand-chose si le produit ne peut survivre longtemps car on ne s’attache pas à long terme.
Le ‘power métal’ est un style difficile à renouveler car les modèles de composition ne sont pas légions et on entre facilement dans un autre créneau en essayant de trop en faire. Je crois que We Shall See the Light réussit à bien faire cela. Pas toujours à fond de train avec les ‘double-bass-drums’, que l’on espère quand même à quelques occasions, ce ne serait pas du power, les rythmes sont bien balancées entre ce que l’on attend du groupe et la nouvelle touche. De plus Martin Desharnais s’est permis quelques petites approches dans ses solos qui ne changent rien dans le fait de le reconnaître immédiatement mais qui démontrent une évolution dans sa composition. Le chant de Sonia reste intact dans ce qu’elle fait de mieux mais je crois que des défis supplémentaires se sont ajoutés dans sa façon de chanter ces nouvelles combinaisons d’accords utilisées à quelques occasions.
Si vous voulez savoir ce que ça veut dire au niveau des pièces, prenons ‘Keepers of the Field’ vers les 2 minutes 14. Cette séquence contraste réellement avec ce que Forgotten Tales nous avait habitué mais c’est génial. Vers les 1 minute 50 de la pièce The Reaper. Vers les 2 minutes 13 de The Diviner. Vers les 2 minutes 20 de la pièce The Calling. J’ai pris quelques exemples de variantes intéressantes dans la nouvelle approche. Je précise cependant que Guardian Angel et Howling at The Moon sont tout à fait ce que l’on était habitué d’entendre alors on ne fait pas une croix sur le passé. On fait simplement évoluer le style du groupe.
Ce fut une bien drôle de façon d’imager ce 3e CD mais ce fut la manière que j’ai dû employer pour décortiquer le tout. Prenez donc quelques écoutes pour vous en faire une idée et si vous n’accrochez pas immédiatement, soyez patient, je crois que vous en serez récompensés.