Avec les innombrables tournées Nord-Américaines auxquelles le groupe a participé, il est difficile de ne pas avoir vu ou entendu parler de Mutiny Within, les nouveaux enfants prodiges de Roadrunner. Évoluant dans un style Metalcore Progressif (Killswitch Engage rencontre Dream Theater, comme on le dit souvent), le groupe est un rafraichissant courant d’air frais dans une scène qui manque souvent d’audace.

Malgré la médiatisation impressionnante dont ils sont sujets, malgré leurs refrains accrocheurs qui sentent vaguement la pop, malgré leurs paroles qui flirt avec le style Emo, et malgré leur signature précoce avec le plus gros label metal Américain, gardons-nous de juger le groupe comme une simple machine à sous à la solde de Roadrunner. Car si la musique des New-Yorkais est accrocheuse et accessible, elle n’en reste pas moins remarquablement intelligente et très captivante. Une des grandes qualités du quintette est d’ailleurs de proposer un habile mélange de richesse musicale (il y a toujours quelque chose à écouter), de mélodie et d’agressivité.

Tout d’abord, le talent indéniable de chaque membre force le respect: en particulier, les riffs furieux et les solos grandioses des guitaristes, ainsi que le jeu inspiré et varié du batteur apportent beaucoup à l’album. N’oublions pas non plus le clavier, extrêmement bien intégré (ce qui est loin d’être évident), Chris (au chant) n’est pas en reste, et sa reprise irréprochable de Nessun Dorma (visible sur Youtube) est une bonne indication de sa maitrise vocale. Son chant clair est assez varié, et s’il tend parfois à tomber du côté obscur de la force et à chanter avec trop d’effets, ses screams destructeurs compensent sans peine.

On peut en outre distinguer divers clins d'œil à divers sous-genre, comme un riff melodeath, un blast-beat, ou un passage à la basse qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments du Tech Death. Les refrains en clean et les passages mélodiques sont de grande qualité, bien qu’on aimerait qu’ils laissent plus de place aux passages plus agressifs.

Malheureusement, ce premier album est loin d’être parfait. Tout d’abord, il est assez inégal, et on y entend le meilleur (Awake, Images) comme le très moyen (Undone, Forsaken). De plus, si chaque chanson est bien construite et comporte son lot de bonnes idées, force et de constater qu’elles manquent de charisme, et qu’elles se ressemblent beaucoup à la première écoute.

Bref, pour peu que vous l’approchiez avec un esprit ouvert, cet album est une excellente surprise et une prometteuse découverte.