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 Groupe: Mêlée des Aurores
 Album: Errances (2010)
Note:
8.9/10
Style : Métal Noir Expérimental

Compagnie : Productions Frères Chasseurs

Format : CD

Liste des pistes :

01. Mêlée des Aurores
02. Runes
03. Fusion
04. Énigme
05. Théâtre d’Ombres
06. Exaltation Funèbre
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 Auteur : Pierre-Yves Bédard
 
Pierre-Yves Bédard
Mêlée des Aurores est originaire de la Capitale Nationale et existe depuis maintenant 13 ans. Plus précisément, il s’agit du projet solo de Blanc Feu, bien connu, entre autres, pour son implication au sein de Chasse-Galerie, Culte d’Ébola (RIP), Hydre et j’en passe. À ses côtés, ses compatriotes du premier groupe nommé ci-haut, Matrak et Cadavre, s’occupent respectivement de la basse et des percussions. Malgré la présence des mêmes artistes, le produit fini de la formation dont il est présentement question se retrouve à mille lieues d’«Ars Moriendi» (critique ici), lancé un plus tôt cette année. Certains qualifieront la résultante de Métal Noir Expérimental. Est-ce que les Québécois sauront surpasser les fausses croyances à propos de la musique «non conventionnelle» pour attirer l’attention des amateurs de Noirceur plus classique?

Tout d’abord, une chose qui m’a frappé dès que j’ai commencé à analyser «Errances» est la complexité de son entité et toute la richesse de l’expérience. J’utilise souvent ce terme pour décrire une sortie (pochette, musique, etc.), mais dans le cas présent, ce mot prend tout son sens. Blanc Feu nous invite à vivre une épopée pluridimensionnelle dont il est le seul maître. En effet, si vous pensez considérer le présent effort seulement comme un divertissement musical, vous passerez à côté d’un extraordinaire phénomène. Même après une dizaine d’écoutes et plus, je ne crois pas encore avoir totalement saisi tout ce qu’«Errances» a à offrir. Premièrement, le volet visuel vaut le détour. La pochette expose plusieurs clichés et œuvres d’art qui renchérissent le mystère derrière Mêlée des Aurores. Je me suis rarement arrêté plusieurs minutes à analyser les moindres détails d’un livret de disque, mais cette fois-ci ma soif de compréhension et ma curiosité m’ont poussé à l’explorer de fond en comble.

Un autre aspect qui fait partie de l’aventure proposée est celui que je pourrais qualifier d’intellectuel. Plus précisément, je parle ici des écrits qui agrémentent la portion musicale de l’album. Comme l’énonce la biographie du présent groupe, la poésie est au cœur du projet. Effectivement, les textes sont tout aussi délicieux à découvrir que tout le reste. Ils sont ténébreux, obscurs et cadrent à merveille dans l’esprit de l’offrande. Leur côté abstrait incite l’amateur à pousser ses réflexions à un niveau supérieur pour essayer de saisir une parcelle de l’univers de Blanc Feu. On voit qu’une démarche artistique sincère fut mise derrière la composition des paroles et je trouve bien réconfortant de voir que certaines personnes ont encore un plaisir et une considération à exploiter notre belle langue française d’une telle manière.

Musicalement parlant, il est difficile de bien cerner et décrire Mêlée des Aurores. Certes, plusieurs repères appartenant de longue date au Métal Noir sont présents, mais cette dimension est tellement éclatée et diversifiée qu’il est presque impossible de la rattacher à des éléments connus. Il est vraiment ardu de trouver une structure à l’opus, ce qui provoque une certaine insécurité dans laquelle, à mon humble avis, l’auditeur doit se laisser emporter sans retenue. Aux vocaux, le protagoniste principal adopte un style beaucoup plus langoureux et torturé, facette de son talent que je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir. Par contre, il ne se gêne pas pour adopter un ton dictateur et vigoureux par moments lorsque la situation le permet. Il ajoute un voile sombre au travail de ses compatriotes et l’effet produit est réussi. À noter que Bardunor (Hiverna, Monarque, Crépuscule) fait une apparition sur la pièce «Théâtre d’Ombres». Une parcelle de sa performance est assez «rétro» et m’a fait faire un voyage temporel qui m’a transporté jusqu’aux belles années de Burzum (1992-1993). À la basse, Matrak n’est pas particulièrement éclatant, mais fait tout de même un travail respectable. Il se démarque à quelques occasions et fait plus que supporter l’ensemble, mais sa partition ne reflète malheureusement pas toute l’ampleur de son talent. Aux percussions, Cadavre m’a encore une fois sidéré par sa versatilité et toute la finesse de son jeu. Il n’est aucunement répétitif et change de rythme maintes et maintes fois. Il passe de la caisse claire quasi militaire à des moments complètement déjantés en passant par des instants inspirés par le Métal Noir conventionnel, ce qui bonifie l’effet d’instabilité que dégagent les compositions de Blanc Feu. Par ailleurs, ce noyau est sporadiquement accompagné par d’autres instruments comme le violon, interprété par Anne-Marie Desmeules, le violoncelle, manipulé par Samuel Lauzon, un piano totalement désaccordé, etc.

En résumé, avec «Errances», Mêlée des Aurores viendra assurément conquérir le cœur des amateurs de musique intense, complète, obscure et peu orthodoxe. Les Québécois proposent à la scène de Métal Noir un opus qui sera difficile de mettre aux oubliettes de si tôt. Ce dernier vient démontrer qu’un processus artistique soigné et rigoureux peut donner un résultat impressionnant qui s’approche du rang d’œuvre culte. Le disque dont il a été question dans cette critique tourne en boucle dans mes oreilles depuis maintenant plusieurs jours et j’ai l’impression de le redécouvrir à chaque fois que les premières notes se font entendre. Blanc Feu a la conviction d’enregistrer une pièce seulement lorsqu’elle est «achevée» et croyez moi, chaque son et chaque note ont leur place dans le chaos proposé. Dans un autre ordre d’idées, je vois difficilement comment il serait possible de démanteler l’album et d’écouter seulement un morceau de temps en temps. Errances est un tout indissociable qui se doit d’être visité comme il fut conçu. Certes, a priori, cet effort pleine longueur peut sembler inaccessible, mais lorsqu’apprivoisé, vous y découvrirez une vraie perle rare.

Sacrifice en l’honneur des arbres
Un visage dépecé par l’ombre échappe au silence
Et les météores d’aiguail se frappent
Comme des béliers
Pendant cette aurore ubique


  Note de MU : 8.9/10 Note des Membres : --/10  

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