Après la sortie du premier album de Star One en 2002, Arjen s’est principalement concentré sur son autre projet intitulé Ayreon. Après 8 ans d’attente, voici le second album sous la bannière Star One. Outre Arjen qui œuvre tant à la guitare qu’aux claviers, on retrouve bien entendu Ed Warby derrière la batterie, Peter Vink à la basse et Joost van den Broek aux claviers. En plus de ces talentueux musiciens, nous avons également une belle brochette de chanteurs qui feront revivre les films de science-fiction qui ont captivé Arjen au fil des ans. En fait, nous retrouvons les mêmes chanteurs que sur le premier album, soit Russell Allen (Symphony X), Damian Wilson (Threshold), Dan Swanö (Nightingale) et Floor Jansen (After Forever/ReVamp).

Rien de mieux qu’une introduction instrumentale centrée sur les claviers pour nous plonger dans l’atmosphère futuriste du film ‘The Matrix’. Le rythme endiablé de la pièce ‘Digital Rain’ est surprenant, mais fort apprécié! La puissance est au rendez-vous tant au niveau de l’instrumentation que des voix. La basse est active tout au long de la composition et est bien agencée avec les claviers. La voix des différents chanteurs est bien balancée et cela crée une synergie très dynamique. La combinaison de la guitare et des claviers lors du solo apporte une belle complexité à ce titre. C’est une guitare beaucoup plus lourde que l’on retrouve au centre de la composition ‘Earth That Was’. La section rythmique est simple et laisse plus d’espace pour les multiples couches de claviers que l’on retrouve en fond de plans. Ce titre est le parfait exemple que la rapidité n’est pas un élément essentiel afin d’avoir une musique puissante et intense. Le titre ‘Victim of the Modern Age' contient un rythme cyclique simple, mais tellement hypnotisant! Il est donc tout à fait normal de savoir que ce titre est inspiré du film ‘A Clockwork Orange’ de Stanley Kubrick. En plus des chanteurs que l’on retrouve sur toutes les pièces de l’album, nous avons droit à la participation de Tony Martin (ex Black Sabbath) sur certains passages de cette composition. La musique est toujours aussi puissante, mais plus complexe et contient plusieurs éléments progressifs. Le tempo prend de la vitesse avec le morceau ‘Human See, Human Do’. La petite introduction est un extrait du film ‘Planet of the Apes’. Le batteur Ed Warby fait du très bon travail sur cet album, mais il est particulièrement magistral sur cette composition. La voix de Floor est au premier plan et est contrebalancée par la voix brutale de Dan Swanö. C’est une introduction de claviers mélancolique et inconfortable qui sert d’ouverture à la pièce ’24 Hours’. La puissante voix de Russell Allen est au centre de cette composition. Sa performance regorge d’émotion et complète à merveille la musique. Malgré un rythme rapide et soutenu, nous avons droit à une section médiane plus tranquille qui ajoute une belle texture à ce superbe titre. Son refrain restera imprégné dans la mémoire pour un certain temps tellement il est simple et efficace. Avec cette musique, Arjen rend un bel hommage au film ‘Escape From New York’. La simplicité est le mot d’ordre du morceau ‘Cassandra Complex’. Malgré le style enjoué de la mélodie vocale, le sujet est inspiré du sombre futur décrit dans le film ‘12 Monkeys’. La voix de Floor est très puissante et se démarque facilement des autres sur cette composition. On y retrouve aussi un très bon solo de guitare qui est juste assez long pour ne pas nuire à la fluidité de la mélodie. On retrouve encore une fois, beaucoup de claviers en arrière-plan, mais à ma grande surprise cela n’étouffe pas les autres instruments. ‘It All Ends Here’ est logiquement placée à l afin de l’album. Le thème de cette dernière s’inspire du futur décrit dans le film ‘Blade Runner’. La guitare est percutante et bien supportée par la section rythmique ainsi que par les claviers. On retrouve encore une fois plusieurs éléments progressifs tout au long de cette longue composition. Malgré une multitude de couches d’instruments, les voix ont amplement de place pour s’exprimer librement.

‘Victims Of The Modern Age’ reprend à merveille le côté sombre et lugubre des films de science-fiction qui ont inspiré la musique d’Arjen Lucassen. La puissance, l’intensité et les émotions sont des éléments que l’on retrouve tout au long de l’album. Sa production est impeccable, très moderne et est en bonne partie responsable du succès de l’album. On y retrouve aussi beaucoup de claviers, mais rarement ont-ils été aussi bien utilisés que sur cet album. Ce nouveau bijou va plaire autant aux amateurs du premier album de Star One qu’à ceux qui en sont à leur premier pas dans ce futur post-apocalyptique.