Nous voici en présence du neuvième album du groupe floridien Kamelot. Ce nouvel album marque aussi le retour de Sean Tibbetts, le bassiste original du groupe. Même si ce dernier a fait quelques tournées dernièrement, il en est à son premier album studio avec le groupe. L’illustration de l’album reprend le style que l’on retrouve sur ‘Ghost Opera’, il reste à voir si la musique que l’on retrouve sur ‘Poetry For The Poison’ va elle aussi continuer dans cette direction.
On retrouve donc une musique sombre et diversifiée sur la première composition. La présence de Björn Strid (Soilwork) sur le titre ‘The Great Pandemonium’ fait penser à la très bonne ‘March of Mephisto’ sur laquelle on retrouvait Shagrath comme invité. La guitare est lourde et accentue davantage le rythme que la mélodie. La basse est très présente et surtout active tout au long de cette pièce. La voix de Khan est plus grave qu’à l’habitude, mais s’agence très bien avec cette musique sombre. Le solo de guitare est un autre moment fort de cette composition. Avec toutes ces qualités, il n’est donc pas surprenant de retrouver ce titre comme premier extrait de l’album. ‘If Tomorrow Came’ est l’une des compositions les plus rapides de l’album. On y retrouve plusieurs changements de rythmes ainsi que plusieurs éléments progressifs. Du même coup, on remarque que la guitare est reléguée très loin derrière tous les autres instruments. Après une brève introduction, on retrouve Jon Oliva dans la peau du tueur nommée ‘The Zodiac’. La musique est très mélodieuse, mais progressivement, le style obscur et démoniaque de Jon prend le dessus. Malheureusement, la voix de Jon n’est pas exploitée à son plein potentiel. On retrouve la superbe voix d’Amanda Somerville en fond de scène, ce qui fait un beau contraste avec celle de Jon et de Khan. La rapidité est l’un des rares éléments de cet album, le titre ‘Hunter’s Season’ est en effet une autre des rares compositions rapides de l’album. C’est aussi sur cette dernière que l’on retrouve le style plus simpliste et direct qui remémore l’époque de l’album ‘The Fourth Légacy’. On y retrouve aussi un solo de guitare énergique, gracieuseté de Gus G (Firewind et Ozzy). Comme le savent les amateurs du groupe, il est tout à fait normal de retrouver la voix de Simone Simons sur une ou plusieurs compositions de l’album. Ce n’est donc pas surprenant de la voir se joindre à Khan sur la ballade ‘House On A Hill’. ‘Nécropolis’, ‘My Train Of Thoughts’ et ‘Seal Of Woven Years’ sont des compositions qui ne se démarquent pas particulièrement des autres que l’on retrouve sur l’album. Il est dommage de les retrouver les unes après les autres en milieu d’album. Chacune de ces compositions a le potentiel, mais pour une raison ou une autre, elles manquent de finition. Le titre ‘Poetry for the Poisoned’ est composé de quartes parties qui ont une durée combinée d’environs 9 minutes. Encore une fois, l’orchestration est impressionnante et sophistiquée. Avec cette durée, il est donc normal d’y retrouver plusieurs éléments progressifs. Nous sommes tout de même loin de la qualité des titres ‘Memento Mori’ ainsi que de la trilogie d’Élizabeth. La composition la plus surprenante de l’album se trouve à la fin de l’album, en fait, elle est la pièce bonus sur l’édition japonaise. ‘Thespian Drama’ est un titre instrumental rapide et complexe qui contient beaucoup d’énergie. De plus, la production est beaucoup plus aérée, ce qui rend son écoute nettement plus agréable. Tellement différente qu’on croirait que cette composition fut enregistrée à une tout autre époque que le reste de l’album!
Globalement, ‘Poetry For The Poisonned’ est un meilleur album que ‘Ghost Opera’, mais ça s’arrête là. Il contient beaucoup d’orchestration et de textures, voire un peu trop. À l’image des derniers albums de Blind Guardian, la production prend le dessus sur la musique et l’on peut difficilement discerner la guitare sur plusieurs compositions tellement elle se trouve loin derrière les autres instruments. Si vous avez aimé l’album ‘Ghost Opera’, vous allez aimer ce nouvel album. Il faut aussi se demander si Khan chante volontairement plus grave que sur les albums précédant afin de mieux complémenter la musique ou si sa voix est simplement plus limitée que par le passé?