Après une longue pause à la suite de ses problèmes légaux avec sa compagnie de disque, Angra est finalement de retour en 2010 avec son nouvel album ‘AQUA’ à paraître officiellement cet automne. Nul besoin de vous dire que les amateurs de ce groupe ont été gâtés depuis 2005 avec le chef d’œuvre ‘The Temple of Shadows’ et la suite toute aussi impressionnante ‘Aurora Consurgens’. Avec le départ de Aquiles Priester, voilà le retour de l’ancien batteur du groupe Ricardo Confessori. L’approche musicale de celui-ci aura certainement un impact sur ce nouvel album et vous pouvez être certain que les musiciens de Angra ont concocté une variété de rythmes travaillés et très recherchés.
Allons-y donc avec cette petite analyse.

Avec le style que Angra a développé avec les années, les surprises sont toujours présentes. Tout dépendant de quel côté on se place mais cette caractéristique comporte son lot d’avantages mais également d’inconvénients. Les amateurs de musique, qui espèrent se baser sur des repères très précis (voir structure simplifiée) avec des couplets et refrains qui reviennent en boucle et qui rendent la mélodie facile à retenir, seront probablement incapables de s’adapter au style d’Angra. Si vous vous êtes attachés à un album en particulier et que celui-ci vous a plu, vous serez peut-être déçu d’entendre une suite qui prend une tangente complètement différente. Aqua est un album très développé, au même titre que les 2 derniers. Cependant, on ne reconnaît pas immédiatement le style du groupe. Il s’agit d’un lot de 11 pièces qu’il faut mûrir à petit feu pour être en mesure d’en apprécier tout son contenu. Les amateurs réguliers du groupe n’en feront pas de cas et seront encore une fois impressionnés par les structures recherchées et tous plus variées les unes que les autres. Le nouvel amateur quittera peut-être le navire.

Le changement de batteur est très apparent dans les compositions et amène une toute autre dimension. On y sent le retour plus apparent du progressif. Aqua ressemble plus au style de Angra des années ’90 à certains égards. Vous n’avez qu’à prendre la séquence du milieu de ‘Awake from Darkness’ avec ses nombreuses cassures dans les rythmes et son arrêt net avec le piano. C’est bien un exemple du style apporté par le nouveau batteur. De plus, j’ai sursauté à 2 moments en entendant des séquences vocales qui ressemblaient en tout point à 2 pièces précises de Angra et de Helloween. C’est un fait très rare chez ce groupe mais c’est important de le mentionner en considérant que c’est un point négatif. The Rage of the Waters possède un refrain très semblable à ‘The Dark Ride’ de Helloween. A Monster in her Eyes débute avec un chant qui pourrait être reproduit sur ‘Abandoned Fate’ du précédent album.

Ceci dit, la musique est encore une fois très recherchée et chaque pièce possède son style unique. Les répétitions sont très rares chez Angra et Aqua ne fait pas exception. Si vous voulez être sûr de passer en revue plusieurs styles et plusieurs cultures, cet album est encore une fois réussi dans cette approche. Que ce soit les influences brésiliennes, le côté progressif, le côté ‘power’ ou les teintes de Jazz, tout y est. Pour l’oreille qui cherche des repères, on s’y perd facilement. Pour le musicien ou la personne qui veut un album complet qui pousse la musique toujours plus haut, c’est fait pour vous.

Mes coups de coeur : Weakness of a Man et Arising Thunder.