Permettez que je m’incline devant le maitre avant de commencer cette chronique ( ceci dit, je ne me prosterne pas si souvent, eu égard à mon grand âge et au manque de souplesse de mes lombaires, les maitres n’étant pas si nombreux. Même si, comme le dit un ami : « il n’y a pas de jeunes maitres, ni de vieux maitres, il n’y a que des maitres », certains restent plus vénérables que d’autres. Fin de cette parenthèse )
Judas Priest, l’une des figures emblématiques du heavy metal, père spirituel de tous avec la Vierge de Fer !
Une machine mise en marche en 1974 ( eh oui, il y a trente ans ! ) du coté de Birmingham en Angleterre et toujours en activité. Une mécanique d’une portée et d’une précision diabolique.
Si j’ai choisi de vous parler de « Unleashed in the east », le premier album live du groupe, c’est que la carrière du grand Prêtre est vaste et variée, oscillant d’un hard rock seventies à un heavy speed tonitruant, et que ce cd m’apparaît comme le point charnière culminant de sa discographie. A chacun d’explorer les horizons en amont et en aval de celui-ci.
Cet album live représente à mes yeux la quintescence d’un Judas passé et à venir. Halford y chante divinement bien ( voilà, ce que personellement j’appelle une grande voix ! ), Downing et Tipton s’y livrent des duels de guitares anthologiques et toute l’imagerie du groupe y est déjà présente : les clous, le cuir, la casquette et la grosse moto ( il fallait les voir sur scène à cette époque-là... la machine à rêves absolue de tous metalleux. Une tuerie ! )
Je ne présenterai pas chacun des titres de cet album ( vous les connaissez déjà ou les découvrirez. Que du bon !), mais préciserai quand même, que la version remasterisée comporte trois titres de plus, donc du bonheur supplémentaire.
Oh, et puis finalement, je ne peux m’empêcher de vous parler de mes trois morceaux préférés que sont « Ripper » avec sa voix insidieuse et son ambiance de rue sombre, « Diamonds and rust », reprise survitaminée de Joan Baez, où le solo de la guitare vient jouer avec la voix de Rob dans le dernier couplet et « Tyrant », joyau parmi les joyaux, mémorable pour la mélodie de son break ( véritable marque de fabrique du Prêtre ) et ses duels de guitares ciselés et jouissifs.
Voilà... un monument !
Halford et ses acolytes ont décroché en des temps ancestraux le titre suprême et honorifique de « metal Gods », et quel que soit leur devenir à présent, rien ne pourra jamais les y en détrôner.
Pour les plus jeunes qui ne connaissez le groupe que par ses compositions récentes, jetez donc une oreille sur ce que sont les bases fondamentales de notre musique, comme on pu l’être Deep Purple à leur époque et Helloween à une autre, et pour les moins jeunes ( ou les un peu plus vieux ! ), replongez donc avec nostalgie dans le creuset prolifique du métal d’hier et d’aujourd’hui, bien plus culte que désuet.
A jamais votre serviteur.