On dit souvent que depuis quelques années, de plus en plus de formations québécoises font de l’excellente musique qui se démarque de la masse tout en ayant une qualité supérieure ou égale à ce qui se fait au niveau mondial. Par contre, bien avant les premiers balbutiements des stars planétaires actuelles, un quintet de Jonquière attirait énormément d’attention. En effet, Death Dealer a marqué la vague de Heavy Métal/NWOBHM même si sa discographie se limitait à un seul démo étant donné un remaniement de musiciens et le changement de nom pour Deaf Dealer. Il y a un peu plus d’un an, par l’entremise de leur bannière Cult Metal Classics, la compagnie de disques Sonic Age Records a décidé de faire revivre l’œuvre des Jonquièrois. Elle décrit cette sortie comme étant une de leurs meilleures parutions. Reste à savoir si le style unique de Death Dealer a su bien se conserver depuis tout ce temps…
Tout d’abord, il est important de savoir que ce qui se retrouve sur cet opus n’est pas un réenregistrement ou des pièces retravaillées, mais bien l’œuvre originale du groupe. En effet, la qualité sonore légèrement pauvre fait en sorte que l’auditeur est tout de suite absorbé par l’ambiance des années quatre-vingt (80). Il suffit de se fermer les yeux et de s’imaginer cheveux trop longs, sur un divan beaucoup trop brun avec des écouteurs d’une grosseur monstrueuse et Death Dealer se charge du reste. Certes, la qualité sonore d’un effort est une composante tout de même assez primordiale afin de bien saisir l’énergie de chaque instrument, mais dans le cas présent, la performance musicale de chacun des membres n’en souffre pas, loin de là. Plus précisément, la guitare, assumée par Yves Pednault et Marc Brassard, ne passe pas inaperçue à la fois en raison de sa sonorité déchirante et du talent digne de mention des deux musiciens qui ne font qu’impressionner par leur habileté à mettre en scène des mélodies originales et des solos qui s’insèrent à merveille dans chaque pièce. Au niveau vocal, André Larouche joue un rôle déterminant et se dresse comme figure de proue de la formation. Sa voix délivre les paroles de belle façon. Son registre est très impressionnant et même lorsqu’il s’aventure dans le très aigu, il n’en est pas plus agressant comme certains chanteurs qui deviennent insupportables. Il utilise aussi diverses intonations, ce qui fait en sorte qu’il véhicule à merveille toute l’émotion que contiennent les textes. À la basse, Jean-Pierre Fortin ne laisse pas sa place et vient supporter avec aplomb ses compatriotes. Sa présence remarquée ajoute une énergie palpable tout au long de l’écoute. À la batterie, Michael Larouche se démarque, entre autres, par sa grande diversité. Il expose des rythmes valsant entre le Heavy Métal pur et le Trash Métal avec une personnalité assez forte, ce qui ajoute de l’agressivité et du piquant à l’ensemble musical.
Dans un autre ordre d’idées, plusieurs extra rendent l’expérience Death Dealer d’autant plus intéressante à redécouvrir. Plus précisément, le livret inclus dans la pochette étale sur une vingtaine de pages non seulement les paroles des chansons présentes sur l’album, mais l’histoire de chacune d’elles et la biographie détaillée à souhait de la formation. Évidemment, des photos sont aussi présentes pour agrémenter la lecture de leur étonnante histoire. Par ailleurs, un vidéoclip de la pièce ‘’The Faddist’’, enregistré au Saguenay en 1983, se retrouve aussi sur le disque avec une carte qui explique le processus complet qui mena au tournage du dit document visuel.
En résumé, ‘’Coercion To Kill’’ résume parfaitement la courte, mais très prolifique carrière d’un des groupes québécois qui a marqué la scène Métal à tout jamais. Tous les classiques qui se doivent d’être présents sur un ‘’Best Of’’ de Death Dealer sont réunis sans exception pour faire revivre le temps d’un instant une époque qui malheureusement est révolue. La rumeur court qu’une réunion pourrait avoir lieu suite au spectacle mémorable du mois de juillet 2009 en compagnie de Voivod
(Compte-Rendu Ici), mais en attendant, il ne reste qu’à placer confortablement une bonne paire d’écouteurs tout en se disant : ‘’Oh que la musique était bonne dans ce temps là…’’