Après quelques nouvelles sporadiques et une attente qui dura un bon moment pour ceux attendant ce projet de pied ferme. Superior Enlightenment nous arrive finalement avec leur premier album, The Great Obscurantism. Le produit final est exactement ce que nous avions pu être en droit de nous attendre : un assaut tout ce qu’il y a de plus brutal et haineux, tel que l’esprit peut à peine le concevoir.
Il faut bien peu de temps pour saisir de quel acabit sera l’écoute de ce premier effort. En effet, dès la première pièce, le groupe nous envoie directement un mur sonore de violence et d’agressivité qui ne prend que bien peu de répit au fil des 45 minutes que dure l’album. Mais cette violence auditive ne se fait pas sans aucune subtilité et sans artifice, et plusieurs points viennent à l’esprit lorsque l’on décortique le tout. D’abord, la production surprend. Pour un premier album, il est étonnant d’entendre le tout sonner avec autant de professionnalisme. Pour utiliser une expression populaire, ‘’Ça sonne la tonne de brique’’. Une autre chose qui étonne et détonne est à quel point chaque instrument prend sa part du lot.
La guitare demeure rapide et lourde, mais non sans quelques aspects mélodiques qui empêchent la musique d’être brutale pour le simple principe de l’être, et offrent aux pièces, parfois malheureusement trop coulées dans le même moule, un peu de diversité. La performance à la batterie est tout simplement stupéfiante tellement parfois certain rythme nous semble rapide et démesuré, sans toutefois tomber dans la facilité et la redondance des blast-beats à perte de vue.. Bien entendu, nous ne parlons pas ici de la variété la plus subtile ou la plus grande existante, néanmoins les nombreux changements rythmiques empêchent l’auditeur de se lasser trop rapidement. La variété des vocaux constitue un des meilleurs points de l’album, en effet plusieurs registres de vocaux se font entendre au sein d’une même pièce, apportant une bonne diversité aux hurlements surplombant la musique. Il faut dire qu’on dénombre 3 chanteurs invités sur l’album, leur participation ne faisant pas l’objet d’un morceau précis.
Cependant, l’un des défauts majeurs de l’album, et qui se ressent à travers plusieurs groupes qui abordent ce style, est le manque de diversité sur l’album, et surtout le manque d’identité propre aux pièces. Bien que certains passages nous marquent plus que d’autre, les 9 pièces constituant ce premier opus sont d’une trop grande uniformité. Autant que cela représente en soit un gage de qualité constante, autant les pièces se suivent et se ressemblent, sans tenter de véritablement s’imposer. Il manque quelque chose pour que chaque pièce se démarque l’une de l’autre et laisse une impression plus marquée dans l’esprit de l’auditeur.
The Great Obscurantism prouve que Superior Enlightenment joue dans la cour des grands et que malgré que ce ne soit pas un album parfait, le groupe n’a rien à envier à nombres de groupes réputés et professionnels. Nul doute que le groupe n’a pas cessé de faire parler de lui, et doit-on un jour voir le groupe se produire sur scène, ne soyez point étonné de sentir le sol trembler ce jour-là.