Billy Sheehan est un musicien connu de tous, que ce soit pour son association avec Talas, David Lee Roth, Mr. Big ou Niacin. Billy nous présente maintenant son troisième album solo qui a pour titre ‘Holy Cow!’ On le retrouve évidemment à la basse, mais il s’occupe aussi de la voix, de la guitare et de l’harmonica sur la majorité des morceaux. Il est accompagné de Ray Luzier à la batterie (Korn et Stone Temple Pilot). Nous avons aussi droit à quelques invités, notamment Billy Gibbons (ZZ Top), Paul Gilbert (Mr. Big) et Dug Pinnick (King’s X).
La composition ‘In a Week or Two (I'll Give It Back to You)’ a un style rock remémorant l’époque Talas tout en ayant un son moderne. Évidemment, la section rythmique excelle, la batterie de Ray Luzier est aussi très présente. On remarque immédiatement que c’est la voix de Billy qui est le point le plus décevant de l’album. Certes, il est un excellent bassiste, mais comme chanteur, il est plus qu’ordinaire. La pièce suivante, ‘A Lit'l Bit'l Do It to 'Ya Ev'ry Time’ à une connotation qui s’apparent d’avantage au blues. Ce n’est donc pas une surprise de voir Billy Gibbons à la guitare. Le style fluide et chaleureux de Gibbons se marie à merveille avec celui de Sheehan. Le résultat est une composition très entrainante, tellement bonne qu’elle aurait dû être la première pièce de l’album. ‘Dynamic Exhilarator’ est le premier morceau instrumental de l’album. Avec la présence de Paul Gilbert, on se retrouve dans une situation de déjà vu. Qui ne se souvient pas des échanges entre ces deux virtuoses lors des prestations de Mr. Big. On les retrouve donc encore une fois à se relancer l’un et l’autre dans l’exubérance de leur démonstration de talent. La composition demeure tout de même fluide et plaisante à écouter. Billy s’exprime très bien à la guitare sur ‘A Bloodless Casualty’ une pièce assez rapide mettant aussi en vedette Ray Luzier à la batterie. Sur ‘Just Another Humanoid’, Billy nous montre d’entrée de jeu qu’il n’est pas juste un autre bassiste. Ses harmonies ainsi que son solo de basse sont les beaux moments de cette composition. Du grand Billy, non seulement à la basse, mais aussi à la voix! On remarquera immédiatement à quel point un vrai chanteur (Dug Pinnick) peut faire la différence. C’est la première impression que nous avons à l’écoute de la ballade ‘Turning Point’. Malheureusement, nous avons aussi droit à une interminable répétition des mêmes arrangements autant à la musique qu’à la voix. Évidemment, c’est la composition la plus longue de l’album… Nous avons une autre belle démonstration du talent de Billy à la basse sur l’instrumentale ‘Theme from an Imaginary Sci Fi’. Les effets modernes et le style futuriste feraient effectivement de cette pièce une belle trame sonore de film de science-fiction. Le blues est à l’honneur sur ‘Two People Can Keep a Secret (If One of Them is Dead)’. La basse est le centre de cette pièce et est bien accompagnée par la guitare qui est l’œuvre de Simone Sello. Nous avons droit à quelques changements de rythmes intéressants et à de bons arrangements. L’album se termine avec une composition instrumentale sombre et mélancolique du nom de ‘Cell Towers’. Sur cette dernière, Billy ne lésine pas à nous en mettre plein la vue, on termine l’album en grand!
Avec cet album, Billy réussit à nous livrer un ensemble diversifié de style rock et blues accompagné de son extraordinaire savoir-faire à la basse. Les pièces instrumentales sont évidemment le point fort de l’album et nous avons aussi droit à quelques bonnes compositions avec voix. Un chanteur plus naturel aurait rehaussé l’album de façon générale, mais les admirateurs de l’artiste et les amateurs de basses seront passés outre ce point et aimeront tout de même cet album.