La scène metal au Québec est en constante émergence depuis quelques années. Il devient difficile de nier l'importance de Voivod dans notre province. Originalement de ma région natale, Jonquière au Saguenay, le nom Voivod ne signifie pas seulement une formation marquante de notre paysage musicale, mais également un grand respect pour toute sa contribution générale. Bélanger, Newsted, Langevin et Piggy sont de retour avec "Infini". Le guitariste Denis 'Piggy' D'Amour est décédé en 2005 d'un cancer du colon, mais nous retrouvons encore d'anciens solos enregistrés sur ce disque.
En fait, c'est probablement la première surprise pour un nouvel amateur de metal, c'est la présence de Piggy, malgré son décès. Par contre, son ajout dans les mélodies démontre la qualité de son matériel. "Infini" nous fait entendre 13 titres, qui sont probablement les derniers sous le nom Voivod. Après ses trois premiers disques thrash metal, Voivod exploite beaucoup plus son côté progressif dès 1988. Donc, il ne fait aucun doute que le style heavy/thrash metal progressif revient sur cette sortie. La force de Voivod, c'est de pouvoir moderniser son style, tout en gardant une approche typique des années 80. La pièce "Global Warning" en est un bon exemple. Avec une approche presque stoner sur "God Phones", on s'aperçoit rapidement qu'il ne jouera pas avec les fans. Quelques influences thrash/heavy dans un rythme soutenu et la foule est facile à gagner.
De plus, Voivod semble rejoindre un public encore plus large sur cette offrande, surtout les amateurs de rock lourd et quelques fanatiques de Black Sabbath. Pour une raison que j'ignore totalement, certains passages, "Destroy After Reading", rejoignent légèrement plus l'ambiance typique du doom metal mélodique. L'utilisation de tous les instruments, autant la basse que la guitare, est une autre facette positive de Voivod sur "Infini".
En général, "Infini" est le dernier clin d'oeil de Piggy, et il peut en être fier. Voivod offre un disque pour les nostalgiques, sans négliger la nouvelle vague metal. Toutefois, les anciens amateurs de l'ère "Nothingface" trouveront probablement le disque moins innovateur. On ne peut pas vraiment comparer l'époque des années 80 et les dernières années de Voivod. Outre l'émotion qui est bien présente lors de l'écoute de ce disque, on s'aperçoit que nous devons tenter de voir au moins une fois Voivod sur scène. La magie n'est peut-être pas la même, mais c'est un hommage pleinement mérité. Le Saguenay se doit d'être fier d'être aussi bien représenté sur la scène metal. La première partie est vraiment supérieure, selon les goûts, mais l'écoute se fait bien. Toutefois, il faut être plutôt nostalgique.
Meilleurs pièces:
"God Phones" et "Global Warning".