Reroute to Remain, c’est un peu l’album de la trahison pour les fans du vieux In Flames. Deux ans après l’incontournable Clayman, le groupe Suédois change radicalement son style avec ce sixième album. Un virage commercial, un signe que le groupe est « vendu » ? Nous verrons.
L’album débute de belle manière avec la chanson titre, somme toute très représentative de l’album : elle débute avec une introduction au clavier suivi d’un riff très efficace (à défaut d’être très agressif). L’ajout des claviers est un gros changement dans le son d’In Flames, mais ils ajoutent une nouvelle dimension aux mélodies et permettent de créer une ambiance intéressante. Heureusement, le groupe n’abuse pas des synthétiseurs et ce sont les guitares qui continuent à assurer le rôle principal.
Autre changement d’importance, la voix d’Anders, qui passe du chant guttural à un chant hurlé, plus aigu. Cette évolution avait déjà été amorcée dans Clayman, mais c’est dans Reroute to Remain qu’Anders trouve la voix qu’il va conserver pour longtemps. Sa performance vocale est assez bonne en général, malgré quelques moments où sa voix est trop poussée. Son chant clair est aussi très efficace, sans plus.
Justement, les refrains mélodiques sont légions dans l’album. Par contre, à l’exception de pièces comme Cloud Connected ou Trigger (excellente), ces refrains ne sont pas particulièrement accrocheurs. Ils sont souvent chantés d’une voix mélancolique ou modifiée au mixage, ce qui donne un résultant intéressant.
La variété des pièces est un point fort du disque : si les chansons partagent globalement les mêmes caractéristiques, elles sont tout de même très différentes les unes des autres, ce qui fait qu’on peut passer au travers des 14 chansons de l’album sans avoir l’impression d’écouter deux fois la même pièce. Au sein des chansons elles-mêmes, il y a le plus souvent un contraste entre les couplets agressifs et les refrains plus mélodiques.
Autre point fort, la production est excellente, en particulier en ce qui concerne les guitares, au son très lourd et puissant. Seul petit défaut, la batterie qui sonne parfois étouffée. Les meilleurs morceaux de Reroute sont à mon avis la chanson titre, System, Trigger, Cloud Connected et Free Fall.
Reroute to Remain, un virage commercial ? Je ne crois pas. En effet, si l’album perd en agressivité ce qu’il gagne en mélodie et qu’il mise plus sur des refrains en chant clair que sur des riffs lourds et agressifs, il a un coté progressif et dur d’approche qui ne convient pas à un album commercial. À mon sens c’est plutôt une expérimentation, une volonté d’explorer de nouveaux horizons musicaux. En tout cas, l’album a son lot de classiques qui font le bonheur des fans en concert.