Avec la réussite des albums ‘Heaven And Hell’, ‘Mob Rules’ et ‘Dehumanizer’, le quatuor composé de Dio, Iommi, Blutler et Appice n’a pas besoin d’introductions. Après une tournée de réunion et une compilation incluant trois nouvelles chansons, le groupe nous livre enfin un premier album studio depuis 1992. Avec l’énorme succès qu’ils ont connu dans le passé, il est normal d’avoir de fortes attentes pour ce nouveau disque.
La première pièce, ‘Atom And Evil’, est lente et obscure. Elle est digne d’un album de Black Sabbath, de Heaven And Hell devais-je plutôt dire. La composition suivante (Fear) est plus rapide et aussi plus entrainante. Simpliste, elle rappelle immédiatement l’époque ‘Dehumanizer’. Après ces deux pièces servant de mise en scène, le groupe nous livre leur chef-d'œuvre de l’album, un nouveau ‘Children of The Sea’ : ‘Bible Black’. Premier extrait de l’album, la pièce débute avec une introduction qui nous rend inconfortables. La guitare emboite le pas et nous voici en présence d’une mélodie rapide et agressive. La basse donne beaucoup de profondeur et est très bien accompagnée par la batterie. Dio est au sommet de sa forme et nous offre une prestation vocale puissante. Le solo de guitare est un autre élément de cette composition qui contribue à la réussite de cet extrait. Ce titre aura tout un effet sur la foule lors des concerts. ‘Double The Pain’ continue dans la direction rapide et entrainante. Avec tous ces titres ayant des sujets typiques pour le groupe, on retrouve maintenant ‘Rock and Roll Angel’, une pièce qui s’apparente davantage au style que Dio préconise sur ses albums solos. La pièce est mélodique et légèrement inspirée de blues à certains endroits. La guitare nous hypnotise, le solo est mémorable et les arrangements sont impressionnants. La pièce la plus rapide de l’album est ‘Eating The Cannibals’. La guitare et la batterie se livrent une saine compétition de vitesse et tout le monde en sort gagnant. La rapidité est telle que la pièce est déjà terminée, comme si on l’avait jouée plus rapidement qu’initialement prévu lors de son écriture. Avec ‘Breaking Into Heaven’, on revient à la lenteur et à la noirceur qui a fait la renommée du groupe tout au long de sa carrière. Les mélodies de la guitare sont superbes et le clavier donne beaucoup de profondeur et d’ambiance.
Après toutes ses années et un changement de nom, Heaven And Hell nous offre un album solide sans fioritures. Dio est égal à lui-même et ne montre aucun signe de fatigue même à l’âge de 66 ans. La performance de Vinny Appice est la plus simple qu’il ait enregistrée sur un album. Mais elle n’est toutefois pas au détriment de sa présence et de sa précision. La production de l’album est excellente, positionnant la basse légèrement au premier plan. Avec cet album, le groupe n’invente rien et ne repousse aucune limite. Il a néanmoins réussi ce que plusieurs autres groupes ont essayé en vain : créer un bon album actuel sans se préoccuper d’une comparaison avec ses albums antérieurs.