Considérés par plusieurs comme les maîtres des albums concepts, Queesrÿche nous revient avec un récit ayant pour sujet la guerre. Non, ce n’est pas un message pour appuyer ou dénoncer les guerres ou les gouvernements, mais plutôt une série d’histoire provenant de soldats américains engagés dans différents conflits armés (Seconde Guerre mondiale, Corée, Vietnam, Somalie et Iraq). L’idée initiale de cet album provient d’une discussion entre Geoff et son père, un vétéran de la guerre de Corée et du Vietnam.
L’album débute tel l’entrainement d’un soldat. ‘Sliver’ ouvre les hostilités sous les ordres d’un sergent ordonnant les soldats à l’entrainement. La basse est omniprésente et donne la cadence aux soldats. La guitare y est aussi puissante et solide. ‘Unafraid’ est intéressante sur plusieurs aspects. Tout d’abord, les voix utilisées pour cette chanson sont celles de deux soldats qui récitent leurs aventures durant la guerre. Le montage nous donne l’impression que les deux soldats sont en discussion. Pendant ces dialogues, la guitare est ‘mono’ alors que pendant les refrains la guitare est ‘stéréo’. Cela nous donne un bel effet dynamique tout au long de la chanson. Tout comme le titre le laisse présager 'At 30,000 ft.' est une chanson portant sur les pilotes d’avion. Le début de la pièce est très paisible et mélodique, simulant l’approche des avions de guerre. Le solo de guitare pourrait représenter le bombardement et le chaos qui s’en suit. Le calme revient alors que les avions retournent à la base. Encore une fois, le groupe nous démontre avec perfection qu’ils sont capables de jumeler paroles et musique afin de nous faire vivre les émotions comme si nous y étions. 'Middle Of Hell' est construite de façon à être répétitive, voir même hypnotique. La mélodie est lente et simple, on y retrouve même un solo de guitare entremêlé de saxophone. Le premier extrait de l’album est sans contredit ‘If I Were King’. L’ambiance de la chanson est sombre, la voix est prenante et le style de guitare rappelle beaucoup les compositions que l’on retrouve sur ‘Operation Mindcrime’. 'Man Down!' est quant à elle la pièce la plus pesante de l’album. La section rythmique est sombre et entrainante rappelant le style préconisé sur ‘Promised Land’. Le solo de guitare est très mélodique, mais nous laisse sur notre appétit. L’album fini sur une touche personnelle pour Geoff. En effet, sur l’avant-dernière pièce intitulée ‘Home Again’, il fait un duo avec sa fille Emily. Le résultat est un très beau morceau centré sur la séparation entre le soldat et sa famille. Un peu comme celle entre Geoff et sa famille lors des tournées. Le père de Geoff lui donne la réplique sur le début du dernier morceau, ‘The Voice’. Un beau geste envers celui qui a été la source d’inspiration de ce projet.
Le sujet de l’album est ambitieux et touchant. Le traitement des paroles est superbement réussi. La musique est sombre et quelque peu déprimante. Geoff utilise sa voix à merveille et Michael Wilton se débrouille très bien aux guitares à la suite du départ de Mike Stone. Le seul problème de cet album est au niveau de la musique. On est loin de la qualité que l’on retrouve sur les albums ‘Rage For Order’ ou ‘Operation Mindcrime’. On y trouve trop de pièces avec des structures similaires et pas assez de variations de style et de tempo.