Nul ne pourra dire qu’il ne sort pas de bons disques ces temps-ci au Québec ! Le dernier de la liste est le premier album de la jeune formation Aeternam intitulé ‘Disciples of the Unseen’. Résumer en quelques mots ce que nous offre ce disque est ardu, mais tentons l’expérience tout de même. Il s’agit de death/black mélodique teinté de prog aux sonorités orientales. Simple n’est-ce pas ?
Dit de cette façon, cela pourrait quelque peu laisser croire que nous avons entre les mains un disque regorgeant d’originalité. Cependant, ce qui ressort principalement de l’écoute du disque est que les nombreuses influences du groupe sont amalgamées de façon très inhomogène. C’est-à-dire, des passages de death/black très classiques alternent avec des passages de Gothenburg métal tous aussi convenus, et cela, plusieurs fois par pièce, le tout fréquemment entrecoupé par des intermèdes symphoniques ou acoustiques aux sonorités égyptiennes. Pas que ces dernières soient mauvaises, loin de là, mais elles servent à elles seules de résumé de films tels que ceux de la série ‘’La Momie’’.
Le disque commence par une intro en crescendo de puissance qui est suivie par une pièce fortement influencée de Behemoth intitulée ‘’Angel Horned’’. C’est vraiment le genre de pièce qui a le potentiel de mener un groupe au sommet. Elle fera surement des malheurs en spectacle grâce à son refrain accrocheur, son excellent solo à la saveur orientale, mais surtout grâce à la voix puissante et charismatique du chanteur. De plus, la force du groupe vient du fait que ce n’est pas seulement le clavier qui contribue à l’ambiance de tombeau égyptien. Chaque riff est bâti pour contribuer à l’ambiance. Mention spéciale également au romantisme de l’instrumentale ‘’Iteru’’.
Toutefois, un autre aspect qui pourrait érafler le tympan de certains est le coté ‘’commercial’’ des vocaux clairs (entendre par là que l’on en retrouve de semblables dans plusieurs disques de Nü Metal). Bien que plusieurs groupes de death mélodique raffolent également de ce genre de voix ces dernières années, c’est un aspect qui contribue à casser le rythme du disque et à donner à l’œuvre son manque de direction musicale.
L’autre côté de la médaille de ce qui précède et qu’avec un tel pot-pourri d’influences, peu importe nos préférences, il y a à coup sûr 3-4 pièces que l’on va adorer. Toutefois, le fait que le disque soit à mi-chemin entre le métal extrême et le métal mélodique est plutôt hasardeux pour tenir une foule en haleine lors des futurs spectacles. Que cela ne tienne ! J’ai extrêmement confiance au talent du groupe et ce qu’il nous offre pour un premier album est plus que respectable. En retravaillant les diverses influences pour qui en ressorte un son qui leur soit propre, la formation saura certainement partir vers la gloire !