Reign in Blood … ces seuls mots évoquent à eux seul toute la brutalité du thrash de Slayer, toute leur hargne et leur puissance. On ne se le cachera pas, Reign in Blood est une référence du Metal, un album qui rassemble tous les amateurs de violence musicale et de technicité déchainée. Étudions de plus près cet album tout droit sorti des entrailles de l’Enfer.
Le mot qui décrit le mieux cet album (et Slayer d’ailleurs), est « agression ». Écouter Reign in Blood, c’est faire face à une avalanche constante de brutalité et de bruits. Les chansons, toutes ultra-rapides, ne semblent jamais s’arrêter. Et si elles laissent la place à un break plus mélodique ou à une intro plus lente (Raining Blood), ce n’est que temporaire, et on peut être sûr que la brutalité reprendra vite son droit. En d’autres termes, c’est un thrash permanent.
Les solos sont du même esprit : ultra-rapides, ultra-précis et brutaux. On reste souvent bouche bée face à ces déferlements infernaux de notes qui ne nous laissent aucun répit. Un point fort de l’album.
La production n’est pas excellente, notamment en ce qui concerne la batterie, mais c’est un détail qu’on oublie très vite une fois au cœur de l’album.
L’album débute avec Angel of Death, désormais un classique du groupe. Avec des paroles on ne peut moins politiquement correctes (qui décrivent en détail les expériences menées sur les juifs dans les camps de la mort), on débute en force. Un riff rapide et puissant, la batterie agressive et directe de Dave Lombardo, le chant hurlé de Tom Arraya et les solos titanesques joués de main de maître par les virtuoses Jeff Hanneman et Kerry King. Puis vient la deuxième chanson : un riff rapide et puissant, une batterie agressive et directe, chant hurlé et solos titanesques … Vous voyez le genre ?
Le principal défaut de Reign In Blood est évidemment sa terrible répétitivité : il n’est pas facile de savoir quelle chanson on écoute sans avoir le titre sous les yeux, et il arrive souvent que l'on passe à la chanson suivante sans même s’en rendre compte. Évidement, cela veut dire qu’il est dur d’écouter cet album à répétition, car on n’a l’impression d’écouter la même chanson encore et encore. Cela en fait-il un mauvais album ? Bien sûr que non. Cette caractéristique est typique de Slayer, et en tendant attentivement l’oreille on remarque des différences notables.
En définitive, brutal mais technique, rapide et efficace, Reign in Blood mérite amplement sa place au panthéon du Metal Extreme.