Anthropia est une formation de Nice (France) qui a pris naissance en 2003 sous la forme d’un projet solo de Hughes Lefebvre (créateur du concept). Dans le but évident de transporter ce projet sur scène, il recrute des musiciens pour donner vie à son rêve. Le groupe a déjà un album à son actif (The Ereyn Chronicles Part One : The Journey Of Beginnings) et ‘The Chain Reaction’ est le premier paru sous la nouvelle étiquette ‘Adarca Records’ qui encadre Anthropia de façon privilégiée. Chacun des albums de cette formation est né d’un concept qui alimente les paroles et l’ambiance recherchée dans la musique.
Tout d’abord, je me permets de citer le texte promotionnel que j’ai reçu de Adarca Records. Je remercie d’ailleurs Catherine Lefebvre pour sa confiance et je me fais un devoir de garder un contact privilégié avec elle : « L’âme COTDM-52899 a atteint ses limites. À Chaque fois qu’on la renvoie sur terre, on lui promet que cette vie mortelle sera la dernière, et qu’à son retour on l’acceptera enfin au paradis. Mais #52899 n’y croit plus et sa haine ne cesse de grandir à chaque séparation d’avec son âme sœur #7237 dans le monde des humains… ». Vous êtes maintenant en mesure d’écouter ‘The Chain Reaction’ avec cette histoire en tête. Quand un concept est relié à un lot de pièces musicales, je trouve qu’il est d’une importance capitale de bien entrer dans son contexte pour bien cerner les différentes ambiances utilisées pour créer les mélodies. Je me suis permis de bien approfondir le concept pour me faire une meilleure idée de Anthropia et son nouveau né.
D’une qualité de production sans faille, ‘The Chain Reaction’ est en mesure de rendre l’écoute très agréable et d’apprécier par le fait même le côté musical de chaque musicien. Le style prôné par Anthropia est défini par un mélange de ‘métal progressif, power et mélodique’. Pour ma part, je ne suis pas tout à fait sûr que le côté ‘power’ est très présent dans les pièces de l’album. Je dois par contre vous mentionner que la variété des rythmes et des tempos utilisés dans celui-ci apporte une richesse très peu fréquente dans notre monde musical. Les amateurs qui apprécient les tempos assez semblables (voir répétitifs) qui tracent une ligne musicale toujours familière et assez prévisible, ne seront pas bien servis par ‘The Chain Reaction’. Par contre, ceux qui apprécient une marque d’originalité de ce type seront agréablement surpris des multiples arrangements tous plus variés les uns que les autres.
Hughes Lefebvre est accompagné à la voix par Nathalie Olmi qui permet au concept de prendre encore plus vie dans les interactions entre les personnages. De plus, elle a une excellente voix et c’est un apport très original pour Anthropia. Je considère même que sa voix pourrait être utilisée davantage. Cependant, les lignes vocales sur ‘The Chain Reaction’ sont parfois difficiles à saisir dans les premières écoutes et je prône ici votre patience pour bien en saisir l’essence. Je dois vous dire qu’il est possible que ça ne convienne pas à tous. Quant à l’aspect global des pièces de l’album, les répétitions se font rares et les couleurs musicales de chacune d’elles sont différentes à souhait. Que dire des solos de Yann Mouhad qui sont tout à fait splendides. Sa grande versatilité est sa principale force. J’y ai trouvé de multiples influences musicales et ce riche mélange de gammes lui permet de figurer parmi l’élite en la matière.
Je n’ai pas grande chose de négatif à dire sur ‘The Chain Reaction’ et c’est bon signe. Malgré le fait qu’il faut mûrir le concept pour bien s’approprier le style, les amateurs de ‘métal progressif’ seront bien servis par cet album. C’est un style parfait pour les musiciens qui se plaisent dans l’ère moderne musicale qui mélange régulièrement les styles pour créer de nouvelles approches. Pour les amateurs du Québec, il est à souhaiter qu’Anthropia puisse devenir populaire et que nous aurons la chance de les voir en Amérique. Je vous conseille fortement 'The Chain Reaction' et espère que cette découverte sera un coup de coeur pour vous autant que pour moi. Quelques pièces de saveur: A New Self, Take Me Home, The Altar of Trust ainsi que Trinity (The New Consensus). Sans rien enlever aux autres pièces bien sûr.