Tout droit venu de la Nouvelle-Écosse, le groupe black metal Snowfall présente ici son premier album, après un démo et un split en compagnie des Néo-Brunswickois de Funeral Fog. Il faut d’abord avertir, ce groupe ne fait pas dans la dentelle et se veut héritier des groupes black metal old school, bien que différentes influences viennent également jouer dans la composition des sept pièces de l’album.

L’atmosphère générale des morceaux varie peu : glauque, désespérante, froide, bref, ce à quoi on peut s’attendre de la part d’un groupe qui fait dans le black classique. La musique est simple et plutôt primitive, et malgré qu’environ 50% des riffs soient intéressants, l’autre moitié est tout simplement pauvre. C’est un peu l’histoire de l’album au complet : la qualité de production est vraiment inégale et parfois atroce. Les guitares sont tantôt trop fortes, tantôt noyées dans le bruit de fond général, alors que la batterie, jouée par différents musiciens invités, est d’une qualité et d’un son qui varie beaucoup trop. La première pièce, War Christ Oblivion, rapide et d’influence trash, est une des plus réussie, alors que la deuxième, Alcoholocaust, est inintéressante de par sa musique d’une qualité douteuse et sa production qui sert très mal les différentes parties. Les mélodies demeurent inaudibles dans End Your Life, alors que Het Verbranden Van Jerusalem est enfoncée dans les basses fréquences boueuses mises à l’avant-plan. Par contre, rien à redire sur Conquering The Throne, meilleure pièce avec War Christ Oblivion.

Le chant est un point plus stable de la musique de Snowfall : agressif, cinglant et cru, tel que l’on conçoit un bon chant black metal. Le chanteur se donne à fond et sa voix représente bien à elle seule les paroles empreintes de nihilisme et de haine. Dommage que souvent, la voix se retrouve enterrée par la musique ou tout simplement mal enregistrée. Bien que la production et le mixage négligé soient des marques de commerce du black metal old school, l’inégalité de cette production et sa qualité souvent beaucoup trop basse porte ombrage à la musique elle-même. L’album a le potentiel de mieux paraître en général et de se démarquer comme un bon disque de black, mais son inégalité tant au niveau de la musique qu’au niveau de l’enveloppe l’empêche d’être apprécié à sa juste valeur. Certains purs et durs du black metal y trouveront leur compte, mais les amateurs de métal en général ne seront probablement pas attirés vers ce genre de musique à l’écoute de Black Terror Art.