Depuis maintenant plus de vingt ans, Dismember ne cesse de saccager tout sur son passage. Même si leur deuxième et troisième album, «Indecent and Obsene» et «Massive Killing Capacity», sont considérés comme le sommet inégalable de son art, il continue à œuvrer dans un registre Old School et tend à ne pas se distancier de ses racines. Dans un autre ordre d’idées, ce groupe est aussi apprécié et reconnu pour ses performances scéniques. On va jusqu’à le qualifier comme étant l’un des meilleurs sur la planète entière. Il fut possible d’observer le charisme et le talent de chacun des membres il y a quelque temps avec la tournée Canada Burns (Apocalypse Productions), mettant aussi en vedette Augury et Symbolic, qui fit redécouvrir les rois du Death Métal suédois aux fans du Québec et de l’Ontario. Fait intéressant, l’opus dont il sera question dans la présente critique fut nominé dans la catégorie «Meilleur album Death Métal» aux Swedish Metal Awards et dans la catégorie «Hardrock» des Swedish Grammy Awards.
Tout d’abord, l’ambiance présente tout au long de l’écoute est intéressante à plusieurs égards. En effet, cette dernière s’avère extrêmement lourde, voir même suffocante presque du début à la fin de l’effort. Cette caractéristique fait en sorte que l’auditeur est totalement absorbé et ne sort de sa bulle qu’après les quarante-deux minutes que durent l’album en question. Malheureusement, cette atmosphère est fragilisée à quelques reprises en cours de route. Plus précisément, à certains moments, on croirait que tout s’éteint et ce qui reste n’est qu’un simple rythme de batterie sans saveur et une guitare qui se met à jouer des mélodies langoureuses, sans agressivité et sans personnalité. C’est comme si en une fraction de seconde, quelqu’un insérait un disque d’Iron Maiden dans le lecteur et après 40 secondes remettait celui de Dismember.
Musicalement parlant, Dismember s’est toujours décrit comme étant un groupe de la vieille école et cet effort vient corroborer cette affirmation sur plusieurs points. En ce qui concerne la guitare, elle est évidemment présente et intense de la première jusqu’à la dernière note. Le fait que la formation comporte deux guitaristes accordés quelques tons plus bas qu’à l’habitude ajoute beaucoup à cette lourdeur décrite plus haut. Par ailleurs, à plusieurs reprises, une de ces dernières se détache du lot pour aller faire des solos bien placés, rapides et envoûtants. Concernant la batterie, elle ne se démarque pas du reste de l’ensemble musical par une rapidité hors du commun ou des rythmes exotiques, mais fait un excellent travail qui vient supporter les autres musiciens tout comme la basse. Au niveau vocal, Matti Kärki est tout à fait impeccable comme à l’habitude. Sa voix grave, agressive et profonde vient littéralement décaper le cerveau de celui qui porte les écouteurs. Finalement, la majorité des pièces sont violentes à souhait comme le bon vieux matériel, mais ce dernier se laisse aller pour quelques balades qui sont tout de même intéressantes à écouter même si un certain malaise est présent étant donné leur rareté et le ralentissement qu’elles apportent à l’expérience globale.
En résumé, les Suédois de Dismember viennent encore une fois prouver qu’ils méritent une place au sommet des meilleures formations de leur genre. Par contre, ce n’est certainement pas leur meilleur effort à vie, mais il a ses points forts et saura accrocher les amateurs. Malgré quelques anicroches qui m’ont fait sursauter, à quelques reprises et qui m’accrochent à chaque fois que je le réécoute, je le conseille fortement à tous ceux qui veulent se faire brasser la cage de façon professionnelle par des vétérans de la scène Death Old School.