Neaera a commencé comme un second projet du guitariste Tobias Buck en 2003, mais alors que les spectacles de ce dernier s'accumulaient sous le nom de Ninth Gate, Malzan se démembrait et Metal Blade demandait à Ninth Gate en 2004 un autre changement de nom : Neaera. En 2005, leur premier album The Rising Tide of Oblivion sortait, suivit l'année suivante de Let the Tempest Come. En 2007, c'est Armamentarium qui arrive sur les tablettes des disquaires. Basé à Münster en Allemagne, Neaera arrive à composer un death metal mélodique pas trop éloigné du modèle suédois (At the Gates, pour ne nommer qu'eux). Mais ce n'est pas tout. Lorsque Ninth Gate à été créé, l'intérêt de Buck était d'allier du hardcore à du power metal. Du chemin à été parcourut depuis 2004 et on peut enlever de l'équation le power metal… mais reste le hardcore par-ci pas-là, dans une voix clean qui se fait entendre de temps en temps, dans un grognement pas tout à fait typique du death, dans quelques-uns des « breakdown ».
Ce que je retiens le plus de cet album est les riffs. La progression musicale du premier morceau « Spearheading the Spawn », jusqu'à l'intervention brève de la voix clean, promet un bon album. Il faut dire que je ne porte pas le hardcore en mon cœur. Un autre titre qui me fait tendre l'oreille est « The Orphaning » où l'approche plus technique me rappelle quelque chose sans que je puisse mettre le doigt dessus. Mais en tout et pour tout, la chanson est rapide, il est possible de se faire aller la tête, et la progression des guitares, même si elle me dit que je l'ai déjà entendu quelque part, est excellente. Un « breakdown » intéressant qui se trouve sur le titre « Synergy » me fait mentionner ce morceau aussi. « Liberation » serait dramatique si la batterie n'était pas si présente au début pour marteler les tympans sans merci. Le reste du morceau se calme quelque peu malheureusement, et le chant prend toute la place au lieu du jeu des guitares et de la batterie qui n'arrive à se frayer à nouveau un chemin au premier plan que vers la fin, dans la même mélodie étirée du début. « Cleansing the Void » est une pièce bonus qui quant à moi n'aurait pas dû être ajoutée. Le trois quart est chanté clean dans une approche hardcore. Toute la crédibilité du groupe death s'envole à cet instant, ce qui est fort dommage, pour moi en tout cas. « Cleansing the Void » pourrait être jouée à la radio. Je crois que ça dit tout.
Armamentarium n'est pas l'album le plus brutal, le plus agressif, le plus imaginatif de l'année 2007. En fait, il se distingue minimalement, mais l'effort est là. Quelques bons moments s'échelonnent sur ses 57 minutes (— aucun sur ses quatre dernières minutes dix). C'est tout de même quelque chose que je recommande aux amateurs de death ou de hardcore. Et si ces mêmes amateurs ne connaissent pas déjà les pionniers (suédois) du genre, ils pourraient s'intéresser à Neaera. Autrement, les bonnes vieilles racines tiennent bon, elles ne meurent jamais.