Le quatuor allemand de Koblenz Desaster a sorti en 2008 son quatrième album 10 ans après son premier, Hellfire' s dominion. Le nom du groupe est issu de « Total Desaster » de Destruction, l'une des influences de la formation en plus de Venom et Hellhammer. Tout de suite, on se rend facilement compte du genre qu'on nous offre : un mélange de black et de trash metal. En 2008, c'est quelque chose d'intéressant à entendre, considérant que de l'« old school black metal » n'est plus toujours le but recherché par les nouveaux groupes émergents. Et 666-Satan' s Soldiers Syndicate rappelle certainement la vieille école à mon oreille — ce dès les premières notes de la chanson titre.
L'album enrôle dix morceaux d'une durée moyenne de quatre minutes. Ces soldats infernaux se nomment savamment « Intro », « Satan's Soldiers Syndicate », « Angel Extermination », « Razor Ritual », « Hellbangers », « Fate Forever Flesh », « Vile We Dwell », « Tyrannizer », « Venomous Stench » et « More Corpse for the Grave ». De la façon dont chaque pièce se suit, je n'ai rien à redire. La progression est bonne, on sait quand une chanson commence et quand elle finit, formant un clair peloton d'exécution. D'ailleurs, cette exécution est précise et rapide entre les mains d'Infernal et son arsenal à six cordres, d'Odin et sa hache à quatre cordes, de Tormentor tout à son artillerie lourde et de Sataniac proférant maléfices de vengeance (— selon le livret de l'album). Après plusieurs écoutes, je ne trouve toujours rien de « Angel Extermination » et de « Razor Ritual » qui me fait les remarquer. Elles sont comme un trou noir dans mon expérience d'écoute. Ce qui rend intéressant « Hellbangers » cependant, c'est certainement le ralentissement de tempo en son milieu pour… headbanger, bien sûr. Cette chanson est faite pour être jouée en concert. Mais ce qui fait de 666-Satan' s Soldiers Syndicate un album à écouter est les cinq dernières pièces. « Fate Forever Flesh », « Vile We Dwell » et « Venomous Stench » présentent des arrangements assez simples qui ne manquent pas d'accrocher mon oreille. Ce que j'aime de « Tyrannizer » c'est non seulement le riff du début et sa progression, mais surtout la richesse de la voix clean de Sataniac qui – rassurez-vous, elle ne parait qu'une seule fois et brièvement – berce l'auditeur de quatre vers noirs et attirants.
Le problème que j'ai avec cet album est que j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ses riffs quelque part ailleurs. Desaster ne serait donc pas original, mais chaque musicien y met sa conviction et son talent. La production et la qualité sonore sont moyennes, et la voix de Sataniac me dérange jusqu'à « Hellbangers ». Rien de particulièrement audacieux, mais pour le temps que ça dure, on passe un bon moment.