C'est difficile pour moi de parler de Brown Jenkins : je dirais que le doom metal n'est pas mon fort la majorité du temps. Ce n'est pas une exception dans ce cas-ci. Ce one-man band basé au Texas tire son nom de l'un des personnages de H. P. Lovecraft et, sur Dagonite sortit en 2007 sous Moribund Records, compose une musique assez lente et sombre. Ce n'est certainement pas ce dernier détail qui me rebute, mais la lenteur caractéristique y est sûrement pour quelque chose.
Dagonite est cinq pièces de cinq à huit minutes chacune. En tout, 36 minutes de guitares, de guitares et encore de guitares tissant une atmosphère qui n'accroche pas autant qu'elle enveloppe et laisse à soi-même. La musique est au mieux simpliste, plusieurs changements de tempo viennent égailler la monotonie pour quelques mesures, mais retombent éventuellement dans la même exécution pesante. Je ne saurais pas trouver de distinction entre les morceaux, s'il n'y avait pas la pause de silence entre chacun d'eux, je dirais que l'album n'est qu'une seule pièce musicale : les fins et les débuts sont à la limite accidentels. Je n'imagine pas non plus Dagonite joué en spectacle, c'est plutôt une musique de fond que quelque chose de premier plan, ce qui n'est pas mauvais non plus. Quelques riffs peuvent se trouver intéressants, mais il n'y a rien dans cet album qui pourrait être qualifié d'innovateur. Je le conseillerais tout de même aux amateurs de doom, de drone, de tout ce qui est pesant et lourd.