Il est plutôt rare de trouver des groupes qui innovent dans le domaine du Black Metal. Malgré tout, certain groupe continu de nous surprendre, parfois en bien parfois en mal. Lifelover fait partie de ces groupes et vient de lancer Konkurs, son 3e album. Certain adore, d’autre déteste, mais chose certaine peu de gens restent indifférents face à un groupe qui mélange le Black Metal et le pop/rock. Voilà déjà une description qui a de quoi choquer ou attirer les curieux, maintenant passons au bistouri la musique qui est en dessous.
Premièrement, il serait important de souligner, surligner et mettre en caractère gras ce qui est sous-entendu par pop/rock. Non, pas de Céline Dion ou Marie-Hélène Tibert qui growl ici, le tout est beaucoup plus complexe que cela, car les influences sont très bien intégrées. Alors que sur le précédent album, on pouvait clairement identifier certaines pièces comme majoritairement influencées par le black metal et d’autres majoritairement par le rock, ici le mélange est beaucoup plus homogène, et c’est un plus de l’album. C’est à dire qu’ici les riffs peuvent nous rappeler à la fois du Black Metal et du rock, sans toutefois perdre de leur touche dépressive. Penser à Katatonia qui rencontrerait Shining, voilà qui donne une certaine idée générale. Certes, certaines pièces sont plus véhémentes, alors que d’autre sont plutôt calmes, malgré tout l’album reste très bien homogénéisé.
Bien entendu un tel mélange des genres laisserait planer un doute quand aux vocaux. L’album contient son lot de cris rauques et torturés, de chant clair, de murmures angoissés, la variété est au rendez-vous. Du coté rythmique, la batterie reste très modeste, la plupart des rythmes étant posé, cependant c’est tout approprié pour soutenir efficacement la guitare en tout temps. Le clavier qui parsème parfois les pièces ajoute une touche très intéressante à l’atmosphère, en ayant d’un coté des mélodies plutôt glauques et de l’autre ayant une sonorité touchant plus au rock. Cependant, la recette au départ gagnante se renouvelle mal tout au long de l’album. Bien qu’en soi dans son intégralité le tout soit très agréable à l’écoute, les pièces se ressemblent et au bout de 14 titres on en sort un peu essoufflé.
Ce nouvel opus d’un groupe qui dès sa création a réussit à faire rapidement parler de lui touche droit au but. Il propose à la fois une évolution intéressante dans la sonorité du groupe et une continuité dans le son qu’il avait jusque là travaillé. Voilà donc tout ce qu’on attendrait d’un nouvel album.