Pimeyden Hehku, le dernier EP de la formation finlandaise black metal Horna, se compose de quatre titres d'une durée chacune équivalente à 5 minutes. Dès le premier morceau, « Nostalgiaa », le ton est beaucoup plus glacial et impardonnable que leur dernier album Sotahuuto. Les guitares sont mises de l'avant et se veulent nettement plus chirurgicales, plus nettes, plus précises. La composition est plus complexe et de bien meilleure qualité sonore, comme l'atteste le fondu d'entrée et de sortie – chose qui m'étonne en fait, Horna se voulant un groupe essentiellement true black metal, l'usage d'une technologie quelconque à la production autant d'un album que d'un simple EP semble être contraire à l'idéal. Mais ce n'est pas grave : la musique en est la principale bénéficiaire et c'est ce qui est important. En fait, cette meilleure production est décidément pour le mieux : chaque pièce présente plus d'agressivité, de couleur.
Mais il n'y a pas non plus la production qui s'est améliorée, il y a également la composition même des pièces dont l'influence, je l'espère, restera présente dans les albums à venir. Il y a un effort délibéré vers une mélodie plus développée; moi, c'est ce qui m'accroche et me fait taper du pied et aller le balancement de la tête. Ce changement est notable dans le premier morceau, mais il prend plus d'importance dès le deuxième, « Avain Tuhossani », et si ce n'est pas encore assez évident, le troisième, « Kirotun Käden Kosketus » ne laisse plus aucun doute. Mais ne vous méprenez pas : Pimeyden Hehku ne prend aucunement un virage black mélodique, plutôt, il fait ouvrir une fenêtre dans la cave sombre de Horna, une petite brise fraîche.
Quant à « Verisella Ovëlla », elle est l'aboutissement de la violence aveugle du premier morceau et de la progression mélodique des deux autres.
Bref, Pimeyden Hehku se vaudrait d'être un album à part entière. Il a manifestement reçu plus d'attention de ses membres que leur dernier album Sotahuuto, pour un résultat autrement plus mémorable et engageant.