Lorsque la douleur psychotique et le bombardement de haine se croisent dans le monde du metal, c'est plus souvent qu'à son tour une production surprenante. Définir le style de Siège Social sur "Les Vingt-Huit Commandements", son premier disque, est pratiquement impossible à décrire.
Créé à Alma au Québec en 2004, il faut attendre en 2008 pour avoir sous la main le disque de 46 titres?!?! En fait, Siège Social a décidé de présenter un petit quelque chose spécial pour ajouter à sa folie démentielle. Il y a une introduction pour la grande majorité des pièces, qui sont souvent des extraits audios de faits vécus ou tout simplement sonores. L'idée de base était justement d'offrir des pièces de musique extrême et très courte, aux textes engagés et très violents.
Pour ce point, la règle a été bien respectée. Que ce soit des passages "blast beat" à la batterie, une approche brutal death metal, ou même un passage pour une introduction classique "34. L’autorité intro", il n'y a pas vraiment de limite. C'est pour ceci que le mot avant-garde peut prendre un petit plus son sens. Les paroles sont en français, même certains extraits le sont. Pour ce qui est du vocal, il varie entre le "growl", style grave ou même celui plus aigu digne d'une séance intense de défoulement collectif. Les guitares sont un point fort de cette sortie, tandis que la petite sonorité à la batterie vient, personnellement, à m'agresser. La production est acceptable pour un premier disque qui a été produit sans grand budget.
Dans l'ensemble, l'idée de Siège Social est intéressante et la folie musicale extrême est mise de l'avant complètement. Évidemment, le public est bien ciblé pour les amateurs de death/brutal/grind. Par contre, un amateur de pop verrait sûrement ses propres yeux se liquéfier à l'écoute de "Les Vingt-Huit Commandements", en plus de ressentir une implosion de ses organes internes. Un véritable défoulement collectif dans une folie lucide.