Humanoid est un groupe de Progressif Ambiant qui est le fruit de l’esprit créatif de Mathieu Marcotte, reconnu pour ses performances avec Spasme et plus récemment avec Augury. Il a su s’entourer d’autres musiciens de talent pour réussir à créer le produit fini qui est le sujet de la présente critique. Ses acolytes sont Dominic «Forest» Lapointe (Atheretic, Augury, Ex-Quo Vadis) à la basse à quatre cordes sans frettes, ChaotH (Unexpect) à la basse à neuf cordes et Tommy Mckinnon (Neuraxis) derrière sa fidèle batterie et aux percussions. Le créateur du groupe s’occupe donc de la guitare (électrique, classique et acoustique à douze cordes). Évidemment, avec une brochette de mélomanes d’expérience comme celle qui œuvre sur cet album, la curiosité et l’anticipation étaient au rendez-vous avant même d’insérer le disque compact dans mon lecteur.
Tout d’abord, après plusieurs écoutes, un aspect qui me frappe à chaque fois est la chaleur dégagée par cet effort. Elle est présente en partie en raison de la douceur de la majorité des pièces, malgré les moments plus mouvementés, mais aussi par l’atmosphère créée au cours de ces dernières. Plus précisément, plusieurs effets sonores ou façons de capter la sonorité des instruments créent cette chaude brise qui entoure l’auditeur. Que ce soit par le bruit des doigts de Mathieu Marcotte qui se déplacent sur sa guitare, par le battement de cœur qui se fait entendre et qui résonne comme dans un stéthoscope, les sons de criquets qui crient dans une clairière le soir venu, l’impression d’écouter un vinyle ou tout simplement le fait d’entendre respirer le guitariste tout comme s’il était assis en train de jouer sur la chaise d’à côté donnent un cachet vraiment intéressant à l’album.
Globalement, l’album est une œuvre d’art en soi. Il forme un tout qui est, selon moi, très difficile à dissocier. Le fait de l’écouter n’est pas seulement une action banale, mais une occasion d’apprécier une expérience sensorielle et d’introspection profonde qui dure quarante minutes et quarante secondes. Musicalement parlant, cet opus démontre vraiment les talents de chacun des musiciens qui ont participé à sa confection. C’est vraiment dans des «side projects» comme ceux-ci, qui se démarquent complètement du style musical habituellement joué par les individus, que leur incroyable polyvalence peut être remarquée à plusieurs niveaux. Les passages très rapides entrecroisent les plus lents dans des mélodies qui restent imprégnées profondément au fond de l’esprit de celui qui porte les écouteurs. Le fait qu’il n’y ait pas de vocaliste apporte aussi une touche spéciale permettant à l’auditeur de laisser libre court à son imagination et ainsi d’abandonner ses pensées à un vagabondage dirigé par les différents rythmes. Finalement, certains extraits rappellent des compositions de Matt Uelmen, compositeur ayant fait la musique de la célèbre franchise Diablo, malgré le fait qu’il ne soit pas noté dans les influences du groupe.
En résumé, «Remembering Universe» est un excellent album de Progressif Ambiant qui peut être interprété de plusieurs manières tout dépendant l’état d’esprit de la personne qui s’y abandonne. Ce voyage cosmique plaira assurément à tout amateur de musique capable d’élargir ses horizons et qui est prêt à explorer de nouvelles avenues s’écartant totalement de ses goûts habituels. En plus d’être un produit local du Québec d’une qualité exemplaire, il permet de voir des musiciens déjà adorés par le public sous un tout autre visage qui leur va à merveille. Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir, enfiler votre meilleure paire d’écouteurs, appuyer sur la touche «Play», vous fermer les yeux et vous laisser porter par ce chef d’œuvre d’Humanoid.