Je n’étais encore qu’au berceau lorsque Deicide a commencé à faire pleurer les chrétiens avec sa musique toujours de plus en plus destructrice et satanique. Il ne se s’est jamais gêné pour ridiculiser la religion tant au niveau des paroles que des pochettes de disques. Par contre, il a connu des hauts et des bas à travers sa carrière presque légendaire. Avec «The Stench Of Redemption», paru en 2006, il a vraiment fait taire ses détraqueurs qui affirmaient que la formation était morte depuis longtemps en mettant au monde un album inspiré et près de la perfection. Évidemment, les attentes envers «Till Death Do Us Part», leur neuvième album studio, étaient très hautes étant donné le coup d’éclat de 2006. Est-ce que les morceaux de cet opus seront utilisés par les soldats américains pour torturer les prisonniers iraquiens tout comme «Fuck Your God» tirée de «Scars Of The Crucifix ?
Tout d’abord, dès le début de l’écoute, une atmosphère différente de celle habituellement créée par Deicide est présente. L’introduction est totalement instrumentale, avec un tempo relativement lent et agrémentée de quelques solos de guitare. Déjà là, il y a de quoi se sentir perdu. Heureusement, tout comme le Petit Poucet qui a déposé des morceaux de pain derrière lui pour ne pas perdre son chemin, l’auditeur se fait catapulter sur la bonne voie et à partir de ce moment, il est presque impossible de retoucher la terre ferme jusqu’à ce que la dernière note se fasse entendre. Comme depuis quelques efforts, les solos de guitare rapides et longs sont plus souvent présents qu’auparavant et il n’est pas rare de les retrouver côte à côte. Cet aspect très particulier représente un bon temps d’arrêt entre les blast beats omniprésents et les riffs envoûtants et violents qui viennent vous marteler les oreilles. Malgré tout, même si les pièces ont toutes des petites ressemblances, elles s’enchaînent bien et sont toutes intéressantes à leur manière. Par ailleurs, après toutes ces années de carnage et de profanation, il serait normal de dénoter une baisse de régime et de performance de la part du vocaliste Glenn Benton. Heureusement, sa voix se porte à merveille et sonne mieux que jamais. Sans aucun doute, l’homme ayant une croix inversée de sculptée dans le front n’a pas fini d’impressionner et de livrer des messages à caractère antichrétien. Si Jésus était encore dans sa tombe, il s’y retournerait jour et nuit.
En ce qui concerne le côté plus matériel de l’album, c’est bien réussi et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la pochette, qui semble inspirée d’anciennes œuvres d’art à la saveur de Rembrandt attire vraiment les regards par sa beauté et par son côté plus lugubre. De plus, les collectionneurs ou les amateurs de garniture aimeront la «patch» «Glen Benton For President» et le bracelet offert sous certaines conditions. Il est aussi possible de se procurer la version vinyle qui vient en plusieurs couleurs en tirage limité.
En résumé, «Till Death Do Us Part» ne révolutionne pas et ne cause pas de surprise comme son prédécesseur l’a fait il y a de ça quelques années. Par contre, la recette gagnante semble bien conservée. Ce n’est pas l’album Death Métal qui change des vies, ni par son originalité, ni par sa brutalité, mais une chose est certaine, Deicide est bien vivant et continue de livrer du matériel qui est toujours intéressant à écouter. Certes, c’est un opus qui bûche à souhait et qui remplit très bien sa fonction primaire qui est de divertir l’amateur de Satan en chacun de nous. Une chose est certaine, le trio américain est là pour rester et n’a pas fini de nous donner des maux de cou.