Le Black Metal s’est bien souvent vu divisé, d’une part nous retrouvons des groupes continuant dans la lignée classique du genre, d’autre part, de nombreux groupes ont tenté, parfois avec succès parfois non, de repoussés les barrières du genre. On peut citer Nachmystium dans chacune de ces catégories. Du Black Metal répétitif et très classique de leur début, le groupe a su faire évoluer son son en rajoutant de nombreux éléments plus psychédéliques, voire progressifs. Leur nouvel album, Assassins – Black Meddle Part. 1, était selon eux un départ de leur son Black Metal pour se tourner vers du métal purement psychédélique.
Cela n’est toutefois pas tout à fait vrai, car bien que, oui l’album sonne beaucoup moins Black Metal que leur précédent effort, il n’en reste pas moins qu’il garde des relents du genre, non seulement dans les vocaux, mais également dans plusieurs pièces qui conservent une rapidité, un style et des riffs associables à leur époque Black Metal. Cependant, il est aussi vrai de dire que leur influence psychédélique est indéniablement plus présente. Et si Pink Floyd avait joué du Black Metal? Cela aurait probablement donné cet album.
Nachtmystium a poussé sa recherche musicale plus que jamais ici et l’album nous offre une grande variété de couleur. La guitare sonne parfois très rock des années 70-80, tout comme parfois elle nous offre une rythmique rapide et agressive propre au métal. La batterie varie également ses rythmes entre ces influences, autant peut-elle parfois se déchaîner, autant on retrouve de nombreux rythmes plus posés et entraînants. De nombreux solos sont joués par des invités sur l’album et ces solos se greffent parfaitement au nouveau son du groupe, sans tomber dans l’excès. La basse est également très présente et ajoute un ‘’groove’’ indéniable tout en contribuant à l’amalgame de son rock et métal du groupe.
L’influence psychédélique se fait beaucoup plus sentir au fur et à mesure que l’album avance. Si dans les premières pièces elle est surtout créée par la production et le style et le son des guitares, les manipulations sonores et les sons de claviers se font de plus en plus insistants et instaurent une excellente ambiance tout en contribuant à faire ressortir ce côté du groupe. Le tout atteint son apogée dans la trilogie qui conclut l’album et qui ressort complètement de ce que tout ce que l’album et le groupe nous ont offert jusqu’à présent. Le coté métal s’estompe jusqu’à presque complètement disparaître, l’ambiance atteint son paroxysme tout comme l’influence progressive et le groupe pousse son audace au maximum en introduisant un saxophone, ce qui rajoute beaucoup de couleur et une belle ambiance jazz au tout.
Assassins est sans aucun doute un des albums les plus unique et versatile que nous a offerts la scène Black Metal ces derniers temps. Tout en restant une excellente continuité de leur précédent effort, le groupe a su évoluer et développé sa musique dans une direction qui marque un tout nouveau départ pour le groupe.