Mirrorthrone est un groupe relativement peu connu, hormis un certain nombre d’adeptes qui suivent le groupe. Entièrement composé, interprété et enregistré par Vladimir Crochet dans sa propre chambre, le groupe nous offre ici la suite de son véritable chef-d'œuvre Carriers of Dust, intitulé Gangrene.
Ceux qui connaissaient déjà le groupe ne seront certes pas dépaysés par ce nouvel album. On y retrouve toujours le jeu tout à fait unique de Crochet. L’homme est en soi un véritable virtuose, excellant autant dans son jeu de guitare que de clavier. Ses vocaux gutturaux et ses cris se confondent bien au travers de la musique, et ses chants clairs sont quant à eux tout simplement sensationnel. Au travers de l’album, il nous démontre bien toute l’étendue de son talent au travers de grande envolée technique de chacun des différents instruments. La musique quant à elle est principalement un mélange de Black et de Death Metal, bien qu’on puisse y retrouver plusieurs influences. Outre certaines touches plus orchestrales ou d’autres plus avant-gardistes, le tout reste la majorité du temps rapide et agressif. Cependant, comparé à son prédécesseur, on entend un certain manque d’inspiration. Il y a beaucoup moins de riffs et de passages mémorables au travers de Gangrene. La musique en soit reste appréciable, mais l’auditeur a à la fin de l’album moins envie de réécouter sans cesse telle ou telle pièce.
Également, on ressent un certain manque en ce qui a trait à l’atmosphère, et cela est dû à un délaissement du travail joué par le clavier. Bien qu’en soi il ne soit pas moins présent, il remplit beaucoup moins son rôle. L’orchestration semble moins poussée, plus limitée à un accompagnement subalterne plutôt qu’à plusieurs pistes qui créaient une atmosphère grandiose sur le travail précédent du groupe. Ces points négatifs n’enlèvent pas tout le plaisir de l’écoute de l’album, cependant la composition était beaucoup plus recherchée sur le précédent album, car elle était à la fois puissante et violente tout en créant une ambiance efficace. Ici les pièces semblent parfois manquer de tonus.
Mirrorthrone n’a donc malheureusement pas réussi à succéder efficacement à son précédent effort. Malgré tout le talent dont fait preuve Vladimir derrière ses instruments et la variété de sonorités qu’il continue d’aller chercher, cela ne saurait masquer le manque d’atmosphère, de puissance et de moments accrocheurs. L’album reste un bon album de Black/Death mais semble plutôt ordinaire quand on sait ce que le groupe est à même de réellement nous offrir.