Shai Hulud, le nom d'un groupe d'hardcore, metalcore américain inspiré des vers géants de Dune de Frank Herbert, ont finalement terminé de produire leur troisième album studio, Misanthropy Pure. Il semble y avoir eu quelques problèmes de « line-up » en plus de l'interposition de projets extérieurs qui auraient contribué à retarder la sortie de cet album, dont le travail de production avait déjà commencé au début de 2006.

Misanthropy Pure combine tous les éléments d'hardcore auxquels ses fans sont en droit de s'attendre. S'y ajoute des « riffs » beaucoup plus puissants et agressifs plus communs au métal qu'au punk, et en particulier une influence progressiste déstabilisante. L'album se compose de onze titres, tous à l'image conceptuelle – misanthrope – dont le groupe s'influence depuis sa création, soit un « mécontentement général pour l'homme et ses actions, le mauvais état des communications, de la compréhension (mutuelle) dans le but d'atteindre un même niveau d'accord et un manque général de préoccupation et de compassion que les gens montrent envers eux-mêmes, les autres et l'environnement. » (Traduit de l'anglais d'une citation du groupe sur Wikipédia) Bref, ils ont bien choisi leur nom d'album.

La musique elle-même n'est pas particulièrement hospitalière, due principalement à la technicité progressiste des compositions qui est maintenue tout le long des 41 minutes de la durée totale des morceaux. Ce n'est pas qu'un adepte de ce genre musical pourrait ne pas être satisfait de cet album – au contraire, je crois qu'il y a de quoi rendre certains heureux –, mais Shai Hulud a véritablement réussi à faire leur marque avec leur style de composition rassemblant quelques signatures typiques de genres particuliers; j'imagine qu'une fois cet obstacle passé – c'en est un pour certains —, eh bien, profitez!

Les chansons s'enchaînent sans coupure vraiment apparente, sauf par le flot interrompu de « breakdown » ponctuels; pour ces derniers je retiens particulièrement la chanson titre « Misanthropy Pure » et « To Bear the Brunt of Many Blades ». La guitare est très présente et la voix, mélange hybride de punk et de death, est assez efficace, mais aucunement innovatrice.

Cet album pourra très certainement intéresser des fans de punk à l'esprit ouvert, d'autres d'hardcore à la recherche de « quelque chose de plus », mais Misanthropy Pure a très peu de chance d'attirer les adeptes endurcis de métal autre que « progressive » qui, en fait, pourraient relever un intérêt fugace pour l'évolution des guitares et passer leur chemin : ils ont entendu mieux.