Krisiun est un groupe de Brutal Death Brézilien qui œuvre dans le milieu depuis 1990. L’intensité de leur musique ainsi que la violence exprimée dans leurs paroles basées sur le satanisme et l’antichristianisme en ont fait une des formations les plus respectées du globe. De plus, leurs performances sur scène sont impressionnantes et il est même parfois difficile à croire que toute cette énergie et ce carnage viennent de seulement trois personnes. Leur dernier album, AssassiNation, paru en 2006, ne fut pas très bien accueilli par les fans et les critiques, ce qui a créé des attentes relativement hautes face à ce Southern Storm étant donné le goût amer laissé par l’opus précédent.
Contrairement à la fâcheuse tendance qu’ont certains groupes bien connus à changer de style pour devenir un peu plus populaires, Krisiun reste toujours le même. Il fonce droit devant et il n’a pas l’intention de changer de direction. Par contre, il s’améliore toujours d’album en album que ce soit au niveau musical ou de la production.
Le titre de l’effort décrit très bien son contenu. Aussitôt que le disque se retrouve dans le lecteur, une tempête du sud envahit les oreilles de l’auditeur et elle ne prend pas de pause jusqu’à la fin, sauf pour «Black Wind» qui présente un bel interlude acoustique de quelques secondes. La rapidité et la brutalité sont au rendez-vous dans chaque morceau, mais une petite touche un peu plus technique est aussi présente, ce qui a pour effet de surprendre et permet d’apprécier à un autre niveau. Des solos à vous faire fondre sur place ont été soigneusement placés dans la plupart des pièces. Une chose est certaine, le groupe est loin d’atteindre un degré de technicalité comparable à celui de Neuraxis, par exemple, mais c’est réconfortant de voir que les membres de Krisiun ne s’assoient pas sur leur réputation et tentent de se démarquer de plusieurs manières. Un aspect que j’ai bien aimé est le fait que le double bass drum est utilisé avec plus de parcimonie qu’à l’habitude et à différentes vitesses au cours des morceaux, ce qui fait paraitre les rythmes moins stériles.
Par ailleurs, la diversité que propose Krisiun pour leur septième album studio n’est pas très impressionnante. La recette utilisée pour chaque pièce est sensiblement toujours la même, ce qui fait que ça devient un peu redondant à la longue. Après plusieurs écoutes, je ne suis pas encore en mesure de bien différencier chaque chanson tellement elles ont des similarités. Par contre, la reprise de «Refuse/Resist» de leurs copains Bréziliens Sépultura vaut vraiment le détour. Je n’ai jamais été un très grand fan de ce dernier, mais je peux vous assurer que ce clin d’œil à la formation légendaire est très rafraîchissant.
En résumé, les trois frères reviennent en force avec Southern Storm. Certes, ce n’est pas le plus brutal, le plus rapide ni le plus original, mais vous ne vous sentirez pas perdu en l’écoutant. Les fans de longue date adoreront certainement même si l’histoire semble un peu se répéter de disque en disque. Par contre, ils continuent d’évoluer lentement, mais sûrement tout en gardant la même sauce qui goûte si bon.