Ihsahn est un nom très connu de la scène norvégienne. Ancien guitariste et chanteur de la formation Black Metal Emperor, il avait suite à la dissolution du groupe exploré différentes avenues musicales dans ses nombreux autres projets. Angl est son 2e album en solo, faisant suite à The Adversary.

On s’aperçoit rapidement que l’album est plus véhément que son prédécesseur. Angl sonne beaucoup plus comme une suite de Prometheus (dernier album de Emperor), et ce n’est pas un mal, car Ihsahn ne délaisse pas pour autant ses influences plus rocks ici. On retrouve des riffs virulents tout en restant mélodiques avec des accompagnements orchestraux, mais également beaucoup de solo et d’enchaînements plus techniques. On retrouve également parfois sur ses pièces une touche plus avant-gardiste et une ambiance qui n’est pas sans rappeler Peccatum, un autre projet dissolu du guitariste. Les vocaux sont également plus majoritairement agressifs alors que les chants clairs se font moins présents, mais les deux genres n’en perdent aucunement en qualité, on y retrouve toujours sa touche personnelle. La pièce ‘’Unhealer’’ contient une performance de Mikael Akelfield, le célèbre leader de la formation Opeth, et le duo des vocaux pendant le refrain de cette pièce est un des moments forts de l’album.

Ihsahn est très bien entouré sur cet album. Si on remarque bien entendu principalement son jeu de guitare très varié, la section rythmique le supporte à la perfection. Les pièces sont également très variées, on en remarque certaines pour leur virulence, tout en accrochant sur les pièces étant plus influencées par le rock progressif. Cet album a de bonnes chances de plaire aux fans de Emperor qui ont moins apprécié The Adversary, tout autant que ceux qui ont aimé cet album retrouveront à nouveau leur compte avec Angl. Les sonorités nouvelles qu’Ihsahn développe au fil des 9 titres de l’album joint à son agressivité passée auront tout pour satisfaire les amateurs de métal.

Ihsahn parvient ici à développer un album aux sonorités diverses, aussi extrêmes qu’accrocheuses. Il montre ici que son talent, loin d’être éteint, s’est considérablement amélioré, autant au niveau de ses qualités de musiciens que pour la composition. Si certain continuent à regretter l’époque désormais complètement révolue de Anthems to the Welkin at Dusk, plusieurs sauront apprécier l’évolution qu’Ihsahn a su apporter à sa musique et à son style.

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