Veneficium est un des plus vieux groupes de la scène Québécoise. Formé en 1994 et après un démo en 98, le groupe s’était séparé un peu plus tard. Nouvellement reformé, il vient de lancer son premier album, De Occulta Philosophia – A Missae Tenebrae. Formé de membres reconnus dans de nombreux autres projets, Veneficium n’est pas un projet d’amateurs, loin de là.
Le style du groupe pourrait être qualifié de Black Metal Symphonique, mais attention, oublier ici la définition ‘’populaire’’ du genre. On est très loin de Dimmu Borgir et autres. Ici, aucune mélodie "cheasy", même si l’album garde des relents mélodiques. L’album porte très bien son nom, car on a l’impression ici d’assister à une véritable messe noire. Les paroles en latin et l’image générale du groupe accentue cette impression. L’album dégage cette incroyable impression d’occultisme, l’ambiance a des élans à la fois mystique, lourde et incroyablement sombre. Cela n’a de cesse au fil de l’album, captant ainsi complètement l’attention de l’auditeur.
La musique en elle-même est bien entendue très orchestrale, mais comme mentionné précédemment, ce ne sont pas des petites mélodies de clavier. Les orchestrations sont savamment composées et travaillées et on se surprend à croire à un véritable orchestre. Qui plus est, le tout est extrêmement bien dosé et là se montre tout le savoir-faire de Veneficium. Car contrairement à de nombreux groupes du genre, l’orchestre a toute son importance, mais ne prend pas trop de place et n’empiète pas sur le reste du groupe. En fait, il n’y a pas d’élément plus important que d’autre dans le son de Veneficium et tous les instruments se joignent merveilleusement bien pour former un tout harmonieux. Les riffs de guitares sont mélodiques, accrocheurs, et réussissent à retenir tout autant l’attention que l’orchestration. La performance d’Auster au drum est très bonne, puissante et soutient bien la musique. Quelques passes donnent à sa performance de la variété au milieu des beats rapides et véloces qui accompagnent la musique.
Malgré que l’album dans son ensemble soit excellent, les pièces manquent de diversité entre elles. Bien qu’aucun des titres de l’album ne soit de moins bonne qualité qu’un autre, il est difficile de retenir un titre en particulier, car ils sont plutôt semblables. Ce léger défaut cependant n’empêche pas d’apprécier l’album pleinement, car il est tel qu’il s’écoute parfaitement comme un tout. Cependant, une telle formule demande une évolution importante d’un album à l’autre, car sinon la recette risque de s’amenuiser rapidement.
Veneficium démontre ici comment doit sonner un véritable album de Black Metal Symphonique. La reformations du groupe est une preuve de l’actuelle santé de la scène et il est fort plaisant de voir des groupes plus anciens revenir d’entre les morts permettant ainsi aux nouveaux fans de découvrir les pionniers de notre scène tout en permettant aux anciens fans d’apprécier à nouveau sa musique.