Ne vous laissez pas influencer par la pochette sombre aux saveurs mélancoliques. L’album qui s’y cache n’a rien à voir avec les groupes de métal gothique à chanteuse. Heir of Destiny fait plutôt partie de ces jeunes formations québécoises influencées par la nouvelle vague de power métal et avec « A New Day » ce groupe prometteur nous présente leur tout premier album.
L’album sonne comme du power métal en ce qu’il y a de plus classique, mais avec quelques sonorités empruntées au heavy métal. Une intro douce au clavier nous introduit tranquillement dans leur œuvre. Un album dans lequel la majorités des pièces sont formées de riffs véloces et de refrains accrocheurs dès la première écoute. (Brought Thee Orchid, Fadind Sun) De plus, le groupe donne une place énorme au clavier. Il n’est pas rare d’entendre de longs solos de très bonne qualité au clavier suivi par un de toute aussi bonne qualité à la guitare. Aussi, sur de nombreuses pièces, un accompagnement subtil au piano peut être entendu. Sur la pièce titre « A New Day », l’ambiance lugubre au clavier qui s’y dégage est incroyable et fait penser au classique « Phantom of the Opera ».
Toutefois, tous les membres du groupe ont contribué à la composition de l’album et ils amènent chacun diverses influences autres que le power métal. Parfois ces influences prennent même le dessus et près de la moitié des pièces pourraient être considérées comme du heavy métal si le clavier se faisait plus absent. Le groupe réussit de ce fait à sauver une pièce plutôt ennuyante comme « Cursed » grâce à une harmonie intéressante entre du vocal clair et du growl.
Le chanteur est loin d’être mauvais. Il contrôle à merveille sa voix. Toutefois, elle manque légèrement de puissance et ne correspond pas vraiment à ce qu’on puisse s’attendre en écoutant du power métal de par son timbre bas. Ça donne à certaines pièces un petit coté punk-rock. Je suis sure qu’avec une voix plus aigue et puissante les pièces gagneraient beaucoup en qualité. Par contre, sur les pièces plus heavy, sa voix colle très bien au style.
Deux pièces se démarquent fortement. « The Man and the Martyr » qui est le chef-d’œuvre de l’album. Le growl lors du pont et le riff qui détruit tout sur son passage rendent cette pièce des plus intéressantes. Une excellente fin d’album. De plus, Heir of Destiny a réussis à composer un nouvel hymne à la joie avec la pièce « My religion ». Une mélodie au clavier extrêmement joyeuse et accrocheuse qui sonne un peu comme une mélodie pour enfant accompagne un refrain tout aussi joyeux et accrocheur. Le coefficient de bonheur de cette pièce surpasse tout ce que vous auriez pu entendre auparavant en matière d’happy métal. Pendent son écoute, vous aurez rien de moins que l’envi de gambader dans un champ de maïs en compagnie de papillons multicolores.
Bien que l’album renferme 3-4 excellentes pièces, plusieurs ne font que passer le temps sans plus. Il y a donc beaucoup de place à l’amélioration du coté de la qualité des compositions. Par contre, en comparant avec les premiers albums des autres formations québécoise de power métal, on se rend compte qu’ils n’ont pas grand-chose à envier. De plus, avec la qualité sonore (le son de chaque instrument est dosé de très belle façon) qu’ils ont donné à leur œuvre, ils ont tout pour plaire aux amateurs du genre.