Spectacle: 7 mars 2009 à la place Nikitoutagan de Jonquière
Organisateur: Black Dominion
Compte-rendu: Pierre-Yves Bédard

Samedi dernier, c’est à la Place Nikitoutagan de Jonquière, sur le bord de la Rivière-Aux-Sables, que prit part une soirée bien spéciale. Trois groupes étaient réunis au même endroit avec une seule mission : casser la baraque avec du bon vieux Trash Métal. Pour ce faire, les Productions Black Dominion n’avaient pas invité n’importe qui pour faire honneur à un style musical que plusieurs considèrent comme la base du vrai Métal Extrême. Les deux étoiles montantes québécoises de cette scène étaient de la partie ainsi qu’un hommage qui fêtera sa première année d’existence ce printemps. Tout était au rendez-vous pour une soirée sans précédent… sauf peut-être la foule.

Le spectacle commença en force avec Riotor, venant de la vieille capitale qui, quoiqu’ayant une tendance rétro des années 80, met en scène une musique obscure et violente. C’est avec une confiance digne de mention que le quintet offrit à la foule présente un lot très respectable de pièces tirées de leurs deux démos. Que ce soit par les commentaires sarcastiques entre les pièces prononcées par Ismarevil avec son côté timide et son accent d’outre-mer, par les nombreux rires machiavéliques de ce dernier, ou tout simplement par l’exposition du talent bien développé de chacun des membres, les «bums» de Québec ont assurément su scier les jambes des personnes présentes, ne leur laissant pas grand-chose pour trasher le restant de la soirée.

Ce fut ensuite le tour de Fuck The Middle East, un hommage à Stormtroopers of Death (S.O.D), d’envahir la scène. Malheureusement, ce qui semble devenir une habitude plus que dérangeante à Jonquière, arriva : une alerte à la bombe fut signalée quelques minutes avant que la prestation du groupe ne commence. Après une évacuation de la salle et une inspection policière, le spectacle put reprendre. C’est avec brio que le trio de Trois-Rivières interpréta l’ensemble de l’album culte «Speak English Or Die» ainsi qu’une pièce de «Bigger Than The Devil», le deuxième album studio de S.O.D. Il y eut même une participation spéciale de Pétrick Le Pirate pour la chanson «Pussy Whipped». En résumé, le trio composant Fuck The Middle East a su faire revivre les classiques des années 80 tout en y ajoutant une touche d’humour délectable lors de leurs interventions, rendant les amateurs sur le plancher encore plus déchaînés et scandant des paroles qui resteront à jamais gravées sur les murs de cuir et de denim déchiré du panthéon du Trash Métal.

Finalement, pour terminer la soirée, Reanimator vint achever le public avec leur fougue incommensurable. Malgré le taux d’alcool dans leur sang relativement élevé, chacun des membres rendit leur performance très divertissante tout en exposant leurs créations d’un genre plus conservateur. En effet, chaque musicien agrémenta le spectacle soit par des gestes ou des paroles hors du commun mettant une vie impressionnante sur scène. À noter, le sourire fendu jusqu’aux oreilles de Mathieu Allard (guitare), les acrobaties de Françis Labelle (batterie), les culbutes du nouveau bassiste, le discours loufoque de Pétrick le Pirate (voix) et son jerricane d’eau et les remarques absurdes de Julien Lefort (guitare). En résumé, malgré leur jeune âge en tant que groupe, Reanimator a su assurer avec un professionnalisme sans reproche le défi d’être la principale attraction d’une soirée réussie. Il est en mesure de s’approprier chaque pouce carré d’une scène et sa musique est plus qu’excellente. Difficile d’imaginer mieux pour une formation en pleine ascension qui vient de terminer l’enregistrement de son premier album studio.