Spectacle: 26 septembre 2008 au Club Soda
Organisateur: BCI
Photographe: Amaury Evra
Compte-rendu: Sébastien Melançon

Soirée Death au programme. Cinq groupes principalement d’ici et Origin de chez nos voisins du sud.
Malheureusement, la soirée a commencé à l’heure ! Je m’explique : À l’habitude les spectacles commencent souvent avec de 20 à 30 minutes de retard, ce qui permet aux retardataires d’arriver et à la salle de se remplir. Mon apparition tardive au rendez-vous (à 7 h 30) ne m’a pas laissé la moindre chance de voir la première formation à l’œuvre, mais m’a permis de réaliser que la salle était loin d’être pleine. Bref, je ne peux rien commenter quant à la qualité de la performance de ce premier groupe. Tout ça pour dire que je vais amorcer mon compte rendu avec Tormentor Allegoria, formation originaire de Québec.

La prestation commence avec des problèmes de son ; Morkh, le chanteur, est inaudible. De peine et de misère il finira par chanter dans le micro d’un de ses guitaristes, avant que les techniciens ne lui dénichent finalement un micro (à fil) de remplacement. Malgré tout, la formation est restée positive et a pu livrer de bons exemples son savoir-faire. Personnellement, côté musical, j’aime beaucoup les compositions de cette formation et je trouve malheureux qu’elle ait connu des ennuis techniques. Leur prestance et leur chimie ne sont aucunement à critiquer; ils savent occuper l’espace qu’on leur accorde (restreint dans le cas présent, puisque la scène était déjà bourrée de matériel et instruments pour les formations à venir). Seul point négatif, Morkh semble souvent à bout de souffle. Mais abstraction faite du problème de son, la prestation m’a rejoint. Pour conclure leur set, les fans ont eu droit à la pièce Black Wine.

Voici maintenant venu le tour du groupe The Last Felony à monter sur scène. Si la formation précédente pouvait être qualifiée de black/death, ici, death suffit. L’ensemble sonnait plutôt bien, le chanteur Joss était particulièrement en forme et visiblement satisfait de fouler les planches ici, à Montréal. Nous avons eu droit à plusieurs pièces de leur répertoire, dont Remission, Born to Fail, Starving Your Apathy et enfin A Cathedral Of Flesh And Fluids. Deux invités mystérieux (de vieux amis ou d’anciens membres de la formation ?) sont venus chanter avec eux sur scène, le son était bon, l’énergie était là et le public a commencé à réagir de façon marquée; la soirée s’est vraiment vue « lancée » par eux.

C’est aussi avec eux que le thrash a commencé, bon dans la limite où il s’agissait d’un thrash : Le pit était immense et, aux meilleurs moments de cette petite arène, on ne pouvait compter au plus qu’une trentaine de participants. Donc, il s’agissait plutôt d’endroits où les adeptes, au pas de course, tentaient de se rentrer dedans et, bien entendu, finissait par aboutir à des lieux de leurs points de départ.

Voici maintenant venu le tour du groupe états-unien (du Kansas plus précisément), de se livrer à la foule. Origin était visiblement attendue. Primo si on se fiait au nombre de fans habillés de leurs couleurs et secundo au fait que toute leur marchandise (Chandails) est tombée en rupture de stock avec même que ceux-ci n’aient foulé la scène. Amateurs de musique qui rentre au poste, voici de quoi vous satisfaire! La formation, armée de double bass drums et de riff lourd était au rendez-vous. Elle a offert une prestation qui a tenu la foule en haleine du début à la fin, et ce, sans temps morts. James Lee, le chanteur, à su se faire des amis. Il nous expliquait qu’il s’agissait de la fin de leur tournée canadienne qu’il avait adorée et que… il s’arrête, se reprend et déclare que la tournée canadienne était déjà terminée, puisque le Québec c’est un autre pays… Voilà; l’orgueil national est flatté, la foule sort son cri de guerre et ses Devils Horns. Les gars du Kansas enchaînent morceau sur morceau et livrent une excellente performance du début à la fin. Une petite touche des décors présente depuis le début de la soirée (leur logo en fond de scène), prend finalement toute sa signification. Prestation efficace donc, où les amateurs de death lourd trouvaient chaussure à leurs pieds.

Voici maintenant venu Cryptopsy, tête de série de la soirée. Décor : leur logo en fond de scène éclairée en rouge, flanqué de deux présentoirs à l’effigie de leur dernier album. Palpablement, ici aussi il y a de l’énergie à revendre; mais malheureusement commentée majoritairement en anglais entre les pièces (dommage de la part d’un groupe québécois se produisant à Montréal). Excellent death, très technique de la part de tous les musiciens (j’adore particulièrement le jeu de Flo Mounier, drummer de la formation, qui ne lésine pas dans la technicité et les variantes). Dans l’ensemble, une excellente prestation, mais un peu courte s’il n’en tient qu’à moi; 50 minutes (rappel inclus) et c’est tout! Être Headline de la soirée, avoir six albums en circulation et donner moins d’une heure de show, je trouve ça un peu maigre! Malgré tout, rien à redire sur le jeu des musiciens, malgré la difficulté technique des pièces; l’ensemble sonnait parfaitement! La foule a vu sa soirée finir sur un wall of death au moment du rappel, sinon rien de particulier à signaler de ce côté; ils ont été fidèles à eux-mêmes.

Bonne soirée bien frappée, Montréal a définitivement un côté death que les formations savent l’exploiter à fond! Vivement le prochain rendez-vous musical.