Spectacle: 19 février 2007 au Club Soda à Montréal
Organisateur: BCI
Photographe: Marc Bizouard
Compte-rendu: Katy Maloney
Ce 19 Février 2007, au Club Soda, les fans de métal à forte saveur hardcore furent servis. Au menu : Cellador, The Human Abstract, ainsi que Misery Signals, et en tête d'affiche le groupe metalcore All That Remains. Alors que le premier groupe donne dans le power métal, les deux suivants s'adonnent plus allègrement respectivement au emocore et au hardcore. Un point en commun avec chacune de ces premières parties serait sûrement les voix plus ou moins impressionnantes. Le bill s'améliore avec Misery Signals et All That Remains, que l'on devine plus expérimentés et plus à l'aise sur scène. Cependant, la foule ne se déchaîne qu'une fois que les bien-aimés ATR frappent les premières notes.
Cellador ont une bonne réputation qui les suit. Après les avoir vus en spectacle, on s'explique pourquoi. Cependant, bémol sur les bons mots… Alors que leur chanteur semble bien maîtriser ses cordes vocales en théorie, celles-ci lui jouent des tours à plus d'une reprise dans la pratique. Le potentiel est là, mais les transitions aux vocals plus aigus sont vaguement douteuses. Un groupe à surveiller tout de même, ne serait-ce que pour les guitaristes du groupe, tout deux très talentueux. Somme toute une bonne performance pour un groupe si jeune et peu expérimenté.
Vient le tour de The Human Abstract à prendre la scène d'assaut. À leur entrée de jeu, le groupe semble promettre un son avant-gardiste, quelque chose de frais et innovateur. Hors, dès que le vrai 'show' commence, les californiens offrent plus dans le remâché à la mode du jour plutôt que dans l'originalité ou la qualité…En scrutant la salle des yeux, on pouvait voir que la foule n'étais pas emballée, hormis quelques jeunes adolescents impressionnables à la chevelure noire et blonde. Si ce n'étais que le style de musique qui m'échappe totalement, il serait facile de rattraper les choix artistiques douteux et de donner de bon mots à ce groupe, mais leur performance plus qu'ordinaire et parfois même frisant le ridicule m'ont laissé froide et d'une absence de bons commentaires étonnante. Le facteur d'amusement a toutefois atteint des sommets incomparables grâce au charme fou de la petite casquette noire du chanteur, ainsi qu'à son sens inné du mouvement, que quelques mauvaises bouches pourraient qualifier de pas très hétéro… Pour ma part, le manque de virilité a été largement compensé par l'effet comique. Leur guitariste muni de dreadlocks à probablement quelques qualités, qui sont malheureusement éclipsées par le reste du groupe..
Après deux groupes de qualité moyenne, Misery Signals prend contrôle de la situation. Avec leur hardcore métallisé qui rentre au poste, ils réussissent à faire en sorte que les jeunes adolescents aux franges décolorées aient peur pour leur vie. La majorité, par contre, apprécie beaucoup plus ce groupe du Wisconsin que les précédents, et les pits deviennent de plus en plus remplis. Il est toujours impressionnant de regarder les 'hardcore kids' dans le cercle immense, seuls ou en petits groupes, à se faire aller les poings, les bras, les jambes dans les airs, de manière violente et risible à la foi. Dans une foule plus âgée et moins rachitique, le résultat aurait été sanglant, mais personne ne semble avoir été blessé. Misery Signals, quant à eux, donnent une performance énergique et solide.
Vient alors le temps de passer aux choses sérieuses. All That Remains, groupe originaire du Massachusetts, me redonne sans doute un peu d'espoir en ce petit état triste et morne du nord-est des États-unis. Bénéficiant de la vague emo/hardcore qui sévit présentement dans le monde musical, les groupes dits métal-core se taillent une bonne part de marché. All That Remains profite donc de cet état de fait, jouissant d'une popularité enviable. En effet, le groupe est précédé d'une bonne réputation autant chez les fans de métal que chez les fans de hardcore. Tout le monde semble y trouver sa part de gâteau! Avec un dosage savant de riffs lourds et de refrains mélodieux accrocheurs, ATR va chercher un public large et diversifié. C'est le moins qu'on puisse dire, les gars (et la fille!) du Mass ont eu tout un effet sur la masse de fans entassé au Club Soda! La salle s'est déchaînée très rapidement, les mêmes 'moshers' que durant Misery Signals se sont retrouvés dans le pit géant, accompagnés de quelques autres compagnons. Le groupe joue en grosse majorité les succès de leur dernier album, tels que Not Alone et This Calling. Cette dernière a d'ailleurs terminé leur set en beauté (et en théorie, ils ont joué un rappel, tout de même).
En bref, les fans de brutalité mélodique ont été servis en cette belle soirée de février. Ils étaient heureux, et ils l'ont bien démontré durant la pause entre Misery Signals et All That Remains! Plusieurs vieux succès rock/pop des années '80/'90 se sont succédés, sans trop de réactions, jusqu'à ce que le hit Living on a Prayer de Bon Jovi viennent faire chanter la foule entassée au Club Soda. Un moment presque touchant.
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