Spectacle: Le 10 avril 2022 au Centre Vidéotron de Québec
Organisateur: Gestev
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
En ce dimanche soir semi-printanier, Québec recevait la légendaire formation Judas Priest, forte de plus de 50 ans de carrière derrière la cravate et nous présentant justement une rétrospective de ce demi-centenaire musical. Pour la cause, bien malheureusement, des sièges sont installés sur le parterre, maintenant les amateurs en présence bien en selle. Curieux choix, mais la foule de Québec ayant la réputation d'être bruyante à souhait, aucune inquiétude n'était à craindre à prime abord.
Queensrÿche a le mandat bien ingrat de démarrer les hostilités, forte elle-même de plus de 35 ans de carrière. La voix de Todd de la Torre résonne dans un Centre Videotron stoïque un brin au départ, vraisemblablement prisonnière de la salle avec laquelle elle doit composer. On soulignera d'abord la sonorité stellaire qui sera proposée par Queenrsÿche; qu'il fait bon de revivre cette bonne vieille vibe hard rock que les amateurs de Québec aiment tant! On revisitera plusieurs classiques du groupes, notamment Empire, Operation: Mindcrime et Take Hold of the Flame, brillamment interprétées. Il n'y a honnêtement rien de bien particulier à dire ou à redire sur la performance des Américains; tout y est, sauf l'ambiance, que les amateurs semblent malheureusement réserver au menu principal. La finale, Eyes of the Stranger, soulèvera enfin la foule, classique intemporel oblige, mais c'est trop peu, trop tard; prestation honnête, mais sans artifice de la part de Queenrsÿche, victime comme trop souvent dans sa carrière des têtes d'affiche pour qui elle ouvre le bal. N'en demeure pas moins que l'on ne peut franchement rien leur reprocher!
Setlist de Queensrÿche :
Queen of the Reich
Warning
En Force
NM 156
Empire
Walk in the Shadows
The Whisper
Operation: Mindcrime
The Needle Lies
Take Hold of the Flame
Screaming in Digital
Eyes of a Stranger
8h52 tapant, un peu en avance, les lumières se tamisent dans l'amphithéâtre, War Pigs retentissant dans les murs du Centre Vidéotron. One Shot at Glory mettra la table à une prestation épique, à l'arrivée des membres du groupe, cependant froidement accueillis par la foule pour une raison obscure. Lightning Strike, tirée du plus récent opus de la bande, réchauffera tranquillement les amateurs ayant vraisemblablement besoin d'un petit kick pour se mettre réellement dans l'ambiance. You've Got Another Thing Comin' remplira ce mandat par la suite, puisque les fans en présence bondiront de leur siège pour acclamer les légendes britanniques et entonneront ce populaire classique radiophonique. Freewheel Burning gardera ensuite les fans hors de leur siège, avec un Rob Halford en parfaite maitrise de son art, malgré ses 70 années bien senties. Turbo Lover suivra, Halford laissant à la foule l'essentiel du travail, tâche effectuée à merveille. Le tout sera enchaîné de Hell Patrol, avec un Halford encore une fois en pleine possession de ses moyens. Les solos sont épiques, l'énergie est palpable! Coudonc, à quel âge ça se perd, la voix, le talent...? Les guitares lourdes de The Sentinel suivront, acclamées par les amateurs, puis A Touch of Evil ralentira le rythme effréné un brin, non sans calmer les ardeurs d'une foule qui s'époumone sur ce classique. Suivront quelques pièces dont l'amateur moyen pourra questionner la présence, notamment Rocka Rolla, Desert Plains et Blood Red Skies, qui sont vraisemblablement les pièces choisies par les fans pour prendre une petite pause pipi. On ne fête pas 50 ans de carrière sans devoir jouer quelques pièces moins appréciées (sans être mauvaises!), on dirait. Victim of Changes, The Great Manalishi et Diamonds and Rust maintiendront cependant les fans sur le bout de leur siège, pour laisser finalement place à la sublime Painkiller, que l'on annoncera comme étant la dernière pièce. Évidemment, on ne peut s'attendre à ce que Rob Halford nous la rende comme il y a 30 ans, et pourtant, wow, il est encore capable! Les riffs effrénés, ponctués du rythme endiablé de la batterie de Scott Travis combleront une foule déjà conquise.
Les lumières s'éteindront brièvement suite à cela, pour rapidement laisser toute la place à Hellion et Electric Eye. Quel chef d'oeuvre que cette pièce! Halford quittera ensuite momentanément la scène pour revenir sur sa traditionnelle moto, sur les premières notes de Hell Bent For Leather. Classique! Judas Priest terminera cette séquence hallucinante avec Breaking the Law, encore une fois majoritairement chantée par la foule en présence. Un dernier hiatus sera effectué, pour finalement laisser place à Living after Midnight en fin de parcours, entonnée en choeur par Québec. Ce sera sur un retentissant We are Judas Fucking Priest que Rob Halford saluera possiblement une dernière fois la foule de la Capitale Nationale, sous un tonnerre d'applaudissements. Ouf!
Setlist de Judas Priest :
One Shot at Glory
Lightning Strike
You've Got Another Thing Comin'
Freewheel Burning
Turbo Lover
Hell Patrol
The Sentinel
A Touch of Evil
Rocka Rolla
Victim of Changes
Desert Plains
Blood Red Skies
The Green Manalishi (With the Two Prong Crown)
Diamonds & Rust
Painkiller
[Rappel]
Hellion / Electric Eye
Hell Bent for Leather
Breaking the Law
Living After Midnight
Il y a de ces spectacles qui laissent un petit goût nostalgique en bouche; ce spectacle de Judas Priest en fait partie, puisqu'il est possible, voire probable, que ce soit le chant du cygne prochainement pour les Britanniques, dont certains membres éprouvent des problèmes de santé. Quel honneur que de pouvoir les couvrir et d'assister à ces prestations légendaires... Espérons les revoir fouler les planches au Québec à nouveau dans un futur rapproché!
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