Spectacle: Le 1er avril 2022 à l'Impérial Bell de Québec
Organisateur: District 7 Production
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Soirée toute en musique à Québec hier soir; pendant que
Billy Talent et
Rise Against faisaient salle comble au Centre Vidéotron, les amateurs de power metal ont quant à eux eu droit à la visite de nulle autre que la formation
Dragonforce à l'Impérial Bell. C'est flanquée de
Firewind,
Visions of Atlantis et
Seven Spires que la bande d'Herman Li a conquis le public de la Vieille Capitale. Voici un compte-rendu de cette soirée épique, qui était d'ailleurs diffusée sur Twitch.tv!
Seven Spires
Le groupe américain
Seven Spires avait le mandat de réchauffer la foule, déjà nombreuse et entassée à l'Impérial Bell; il apparaît évident que les gens se sont ennuyés de ces soirées festives à découvrir de nouvelles formations et à entonner leurs airs favoris. C'est audacieusement avec
Wanderer's Prayer que la bande débute, devant une foule hébétée par le
growl[/b] d'Adrienne Cowan. Il faut comprendre que Seven Spires offre un mix d'à peu près tout, à commencer par la chanteuse qui a une gamme de sonorités vocales d'exception; elle passe d'un chant clean à un chant guttural en un claquement de doigts. Pour le [i]metalhead versatile, ouvert, c'est infiniment efficace; pour le puriste de power metal, cependant, ce peut être... confrontant, pour ainsi dire! Il n'en demeure pas moins que ces derniers sont servis malgré tout avec des mélodies accrocheuses et quelques pièces plus légères, notamment
Oceans of Time,
Lady Lightbringer (avec une apparition d'Herbie Langhans) et
Dare to Live, par exemple. Plus la prestation avance, plus la foule réagit positivement aux propositions du groupe. Seul accroc, si on souhaite en nommer un :
Drowner of Worlds (que l'auteur de ces lignes adore, en passant) apparaît détonner avec l'atmosphère légère qui règne, certains amateurs autour de moi la trouvant clairement trop «pesante»; tous les goûts sont dans la nature, coudonc! Il n'en demeure pas moins que la prestation offerte par
Seven Spires était d'une qualité exceptionnelle pour un premier groupe d'une série de quatre. À voir le nombre de nouveaux fans qui arboraient fièrement le t-shirt du groupe suite à sa performance, nul doute que l'objectif est atteint!
Setlist de Seven Spires :
Wanderer's Prayer
Gods of Debauchery
Oceans of Time
Lightbringer
Unmapped Darkness
Drowner of Worlds
Dare to Live
Visions of Atlantis
Vient ensuite la formation
Visions of Atlantis, dont le nom est de plus en plus populaire ces derniers temps. Les Européens multiplient les albums depuis quelques années et le groupe semble enfin prendre son envol après une carrière empreinte de hauts et de bas, notamment en raison de changements constants et nombreux au niveau des membres. Toujours est-il que
Visions of Atlantis semble désormais à la bonne place, au bon moment, et cela transparait dès les premières notes de
Master of the Hurricane, qui paraitra sur le prochain album du groupe en mai. Clémentine Delauney est perchée au balcon gauche de la scène pour débuter la prestation, avant de redescendre sur la scène et d'être jointe ensuite par Michele Guaitoli pour former un duo franchement intéressant, sur la limite de la romance par moment. La foule est immensément réactive à la prestation du groupe et laisse savoir sa pleine satisfaction, notamment lorsque la chanteuse s'adresse à elle dans un Français parfait. Fait curieux, le groupe ne revisite presque pas sa discographie, concentrant sa prestation sur 3 pièces de l'album à venir,
Pirates, et 3 pièces de
Wanderers, le précédent album du groupe. Les fans de longue date de Visions of Atlantis resteront donc sur leur faim, mais il n'en demeure pas moins que l'énergie dégagée par la formation est contagieuse, entrainant notamment la foule dans des sauts vigoureux lors de
Melancholy Angel. Seul commentaire constructif: on perd souvent la voix de Clémentine Delauney au profit de celle de Michele Guaitoli, ce qui est dommage un brin. Rien de bien grave!
Setlist de Visions of Atlantis :
Master the Hurricane
A Life of Our Own
A Journey to Remember
Heroes of the Dawn
Melancholy Angel
Legion of the Seas
Firewind
S'ensuit la formation
Firewind, forte de plus de 20 ans de carrière bien sentie, avec à sa tête le premier «guitar hero» de la soirée, l'inimitable Gus G. C'est l'occasion pour le groupe de nous présenter son nouveau chanteur, Herbie Langhans (Sinbreed, Seventh Avenue), qui cadre à merveille dans ce que proposent ces vétérans de la scène. L'ambiance dès le départ est à couper le souffle, l'énergie des fans étant encore bien présente. Les solos se multiplieront durant la prestation stellaire de la formation d'origine grecque qui, contrairement à ses prédécesseurs, revisite l'ensemble des ères de sa carrière, de
Between Heaven and Hell jusqu'à l'album éponyme, plus récente offrande de
Firewind. Il n'y a rien à redire de bien particulier concernant la performance du groupe: tout est rodé, les membres sont charismatiques à souhait et embarquent la foule dans leur musique décapante et tous y trouvent leur compte. La finale, un
cover de la populaire pièce pop
Maniac, soulèvera encore davantage la foule, qui se laisse aller au rythme des mouvements de bassin limite
awkward de Langhans. Ouf, restera-t-il suffisamment de gaz dans le réservoir pour la tête d'affiche...?
Setlist de Firewind :
Welcome to the Empire
Head Up High
Destination Forever
World on Fire
The Fire and the Fury
Ode to Leonidas
Mercenary Man
Rising Fire
Encore:
Maniac
Dragonforce
Les lumières s'éteignent sur le coup de 22h00 pour laisser toute la place à la populaire formation anglaise
Dragonforce. Après un léger problème technique rapidement résolu, Marc Hudson apparaît sur scène et deux arcades placées sur chaque côté de la scène sont révélées, trônant au sommet de celles-ci Herman Li et Sam Totman, faisant furieusement résonner leurs guitares dès le départ avec
Highway to Oblivion. Comme si ce n'était pas suffisamment impressionnant, un énorme dragon fait également partie du décor, cachant cependant carrément l'écran géant sur lequel joueront plusieurs vidéos tout au long de la prestation du groupe. La foule est en liesse et laisse savoir son affection pour la bande, qui enchainera avec le classique
Fury of the Storm, hurlée par les amateurs. Les arcades jouent en boucle des classiques des jeux vidéo d'antan, entre autres Ghosts'n Goblins, Bubble Bobble, Donkey Kong, P.O.W., TMNT 2, Paperboy et Rampage, pour ne nommer que ceux-là. Les gamers seront d'ailleurs servis durant la prestation, ayant ensuite droit à une pièce en hommage à Skyrim,
The Last Dragonborn. Plus tard, Marc Hudson proposera un morceau mélodique composé de
Dracula's Castle (de l'excellent Castlevania: Symphony of the Night) et Sam Totman de
Fight on, tirée de Final Fantasy 7. Le paradis.
Nous aurons bien sûr droit à quelques nouveaux morceaux de l'album Extreme Power Metal, mais aussi à des classiques intemporels du groupe tels que
Black Fire,
Cry Thunder et
Valley of the Damned, encore une fois chantonnée en choeur par une foule bruyante à souhait; ce que les foules québécoises (et oui, j'inclus Montréal, pas de panique) sont formidables! En milieu de parcours, la foule aura aussi eu droit à un solo de banjo, gracieuseté de membres de
Seven Spires, en plus de démontrer l'étendue du talent d'Herman Li (qui s'adresse à plusieurs reprises à la foule en Français) et de Sam Totman, mais aussi celui de Gee Anzalone et d'Alicia Vigil, qui semblent avoir un plaisir fou sur scène. Moment cocasse : Marc Hudson, dont la voix est en passant absolument impeccable tout au long du spectacle, lira à un certain moment une lettre en Français écrite par sa copine, qui avertit bien les filles présentes de ne surtout pas s'intéresser à lui, soulevant l'hilarité de la foule. En rappel, nous aurons droit à du bon vieux Céline Dion, sauce power metal, avec la reprise de
My Heart Will Go On,
mosh pit inclus. Le spectacle sera évidemment conclu par
Through the Fire and Flames, qui conclut une soirée absolument incroyable.
Setlist de Dragonforce :
Highway to Oblivion
Fury of the Storm
The Last Dragonborn
Ashes of the Dawn
Video Commercial (publicité de SEGA présenté sur écrans.)
Heart Demolition
Dracula's Castle / Fight On!
Banjo Solo / Guitar Solo (avec Seven Spires)
Black Fire
Cry Thunder
Remembrance Day
Valley of the Damned
Encore:
My Heart Will Go On
Through the Fire and Flames
L'Impérial était bondé pour ce premier spectacle de heavy metal d'envergure de la saison, et personne n'en est ressorti déçu. Assurément le meilleur spectacle que
Dragonforce a offert dans la Vieille Capitale, souhaitons maintenant un passage prochain qui ne prendra pas un autre 5 ans!