Spectacle: Le 22 Décembre 2018 à l'Impérial Bell de Québec
Organisateur: 3 E évènement expérience émotion
Photographe: Julie Voyer
Compte-rendu: Julie Voyer
La pluie a enfin cessé. On est en décembre, quand même. Pour plusieurs les vacances commencent et c’est le temps des partys des Fêtes. Noël, party de bureau, musique, shooters, c’est le cocktail que nous proposait Caravane quand le groupe a fait escale à l’Impérial samedi, pour le lancement de son troisième album, Supernova.
En première partie se produit d’abord Tiger Tea Club avec Ann-Lydia Plourde à la voix principale et aux claviers pour l’occasion. Dans une ambiance feutrée et intime, la jeune formation, tout en noir, nous offre des compositions francophones mélancoliques, avec des titres comme « Le doute » et « Les échos n’existent pas », mais sans que ce soit déprimant. Car il faut admettre que ce genre musical post-rock indie peut porter au spleen. La salle est loin d’être pleine – les gens à l’avant de la scène sont des fans, là pour apprécier le spectacle, et les gens à l’arrière placotent… J’ai déjà abordé le sujet et je le répète : c’est vraiment plate d’écouter un spectacle et d’entendre les gens parler en même temps. Parce qu’on n’est pas les seuls à vous entendre, les musiciens sur scène aussi vous entendent. Et je le vois bien dans le visage de Ann-Lydia. Elle et Jérémie Dufour (guitare et voix), Xavier Gaudreault (basse) et Antoine Boily-Duguay (batterie) se donnent à fond, jouent avec conviction, nous offrent leur âme à nu, ou presque. C’est la moindre des choses de les respecter. Bref, même si je n’ai pas été emportée par ce vague à l’âme de Tiger Tea Club, leur prestation est honnête et authentique.
Par la suite, c’est Caravane qui prend sa place sur la scène dans une obscurité entre chien et loup laissant anticiper une intensité particulière. Les musiciens, eux tout en blanc, se placent un à un devant les lampes rondes encerclant l’arrière-scène comme des satellites. C’est Dominic Pelletier (voix, clavier et guitare) qui s’occupe de divertir la foule. Il chante un peu comme Daniel Bélanger et sa poésie va dans le même sens, du moins dans l’esprit si ce n’est pas dans la forme. Il est de bonne humeur, loquace, franc et charismatique. C’est pour Caravane que les fans sont plus nombreux et participent davantage. Ils chantent à l’unisson, Dominic n’a pas vraiment besoin de leur demander de répondre. À un moment donné, il s’avance même sur la foule (oui, sur) et demande à ceux qui fêtent leurs 30 ans ce soir-là de monter sur scène. Et leur commande ensuite de faire du bodysurfing jusqu’au bar pour en revenir avec des shooters. Rien de moins. Jouant dans un registre définitivement plus rock, Caravane déménage. Y’a pas d’autre façon de le dire.
Le quatuor joue ses compositions au gré des envies, semble-t-il, en vagabondant d’un album à l’autre, dont sept titres récent Supernova. « Louanges » est l’intro parfaite, après quoi « Boogie Baby », « TDAH » et « Karma » sont quelques uns des titres qui font sauter les fans, à faire vibrer le plancher. L’esprit, même distrait, est à la fête, et les esprits, même dissipés, sont joyeux.
En fin de spectacle, Guillaume Méthot (notre Lenny Kravitz québécois?) nous offre un planant solo de guitare laissant entrevoir la fin, justement, mais personne n’est prêt à partir. Le party est « pogné », tout le monde veut que ça continue, le groupe aussi. En rappel pendant « Minuit », un joyeux bordel règne : un monsieur à l’allure de Père Noël revient sur scène et un agent de sécurité essaie de l’en sortir, mais Dominic lui fait signe que c’est ok, Raphaël Potvin (basse) plutôt sage pendant la soirée grimpe alors sur la batterie de William Duguay-Drouin, le chanteur retourne dans la foule, la tête à l’envers, il laisse même sa guitare à la foule, où un vrai fan la reprend, monte sur scène et joue avec le groupe en parfaite harmonie ou en improvisant et Dominic, impressionné, de demander en souriant « c’est qui lui? ». Une finale éblouissante, magnifique!
Setlist Tiger Tea Club
[Intro]
Le fracas
Le doute
L’insolence du froid
L’ineptie
Le souffle et tout ce qui nous reste
Sous nos veines
Les échos n’existent pas
Setlist Caravane (merci Stéphane)
Louanges
Belle mort
J’aurais voulu être une fille
Boogie Baby
Bleu sang
Pyramides
Harmony Rocket
Ma blonde va changer le monde
TDAH
Casablanca
Le rock me vole
Maxyme
Entre ma tête et mon cœur
Karma
[rappel]
Arago
La nuit arc-en-ciel
Minuit
Briser ton cœur
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