De l'Abitibi à Rigaud, en passant par la Florida et une autre chambre d'hôtel, Gildor Roy en a fait des km/h au cours de sa carrière.
Ce petit Taureau du mois de mai, né en 1960, n'avait pas encore trois ans lorsqu'il effectua son premier déménagement, passant de son Abitibi natal à Rigaud où il habita jusqu'à ce qu'il quitte le foyer familial. Sa jeunesse s'est écoulée au son des Hank Snow, Buck Owens, Hank Williams et autres grands de la musique country. Jusqu'à ce qu'il découvre les Genesis, Supertramp et Boston de son adolescence. Très timide à l'école, Gildor ne savait pas trop de quoi serait fait son avenir. Il opta pour les lettres lorsqu'il s'inscrivit au Cégep Lionel-Groulx. Pour ensuite se diriger vers les sciences humaines... mais sans les mathématiques, sa bête noire depuis toujours. Il s'inscrira finalement à l'École nationale de Théâtre où il joue le tout pour le tout. Même s'il a eu à endurer les commentaires pas toujours encourageants de certains professeurs, il obtient son certificat en interprétation en 1983. Ironie du sort, il accepte ensuite un poste de gardien de sécurité... à l'École nationale de Théâtre.
Qui aurait dit que presque vingt ans plus tard, Gildor aurait joué dans près de 20 pièces de théâtre, dont les plus célèbres sont certainement, Vol au dessus d'un nid de coucou, Glengarry Glen Ross et Hosanna.
Qui aurait dit que Gildor serait à l'affiche de plus de quinze films?! Les plus marquants demeurent Requiem pour un beau sans-coeur, La Florida, Karmina 1 et 2 et plus récemment, La Mystérieuse Mademoiselle C.
À la télévision, Gildor a joué presque tous les rôles : comédien, animateur, chroniqueur. Quelques titres qui vont certainement vous rappeler de bons souvenirs : Samedi PM, Super sans plomb, 3 gars un samedi soir, Miséricorde, 10-07 (L'affaire Kafka) et Le Retour. Depuis presque cinq ans, Gildor Roy fait crouler le Québec de rire chaque semaine avec son personnage de Germain dans KM/H diffusée à TVA. Pour la deuxième année, c'est sur son Île de Gildor qu'il nous reçoit à Radio-Canada.
Est-ce que vingt ans passés, Gildor Roy aurait pensé être animateur à la radio? On l'a pourtant retrouvé à la barre des émissions matinales de quelques stations montréalaises majeures.
Bien sûr, il ne faudrait pas oublier le chanteur. Ce qui a d'abord commencé comme un gros party pour les amis et les proches est devenu une grande histoire d'amour entre Gildor Roy et ses fans. À la demande de plusieurs connaissances, Gildor monte un spectacle de chansons country, sans prétention, à la petite salle montréalaise La Licorne accompagné de son groupe, The Posse of Love. Les gens s'amusent tellement et le mot se passe si rapidement que le spectacle sera présenté à guichets fermés pendant douze soirées.
Un producteur, Marc Racine des Disques Passeport, lui offre un contrat de disque qui se réalise avec la sortie de Tard le soir sur la route... en 1991 contenant l'irrésistible succès Donne-moi un bec. Une grande tournée de spectacles et le Félix pour le meilleur album country/folk couronnent cette nouvelle carrière pour Gildor. Idem pour l'album suivant, Une autre chambre d'hôtel, paru en 1994. Jamais deux sans trois, le disque Plein l'dos, lancé en 1996, allait connaître le même sort que les deux précédents, soit une longue tournée et un troisième Félix pour le meilleur album country.
Avec Vacaciones, son quatrième opus, Gildor Roy nous propose aujourd'hui un nouvel univers, plus « latino », une facette méconnue de cet artiste polyvalent et toujours surprenant. Qu'on adore suivre et avec raison.