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  • Moonsorrow
    Entrevue avec Ville Sorvali.
    ENTREVUE AVEC LE CHANTEUR VILLE SORVALI



    MU : Premièrement, merci d’avoir accepté l’entrevue. C’est un honneur pour MetalUniverse de pouvoir discuter avec vous.

    VS : Merci pour cette interview et bon matin/soir/peu-importe le moment de la journée. :)

    MU : Avant toute chose, commençons par parler du groupe. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est Moonsorrow et nous dire ce qui a donné envie à toi et ton cousin de former un groupe de black folklorique ?

    VS : En 1995, nous avions beaucoup de projets différents en cours Henri et moi, et c'est à ce moment-là qu'a commencé Moonsorrow. Nous voulions créer de la musique métal dont l'idéologie nous plaisait, puisque nous étions tous deux intéressés aux croyances païennes, à la mythologie et tout ça. Les choses sont devenues plus sérieuses et alors que nous avons abandonné la plupart des autres projets, Moonsorrow est resté.

    Le nom a été tiré de la chanson de Celtic Frost, « Sorrows Of The Moon ». Nous pensions que ça sonnait cool.

    MU : Selon-vous, qu’est ce qui permet à la musique de Moonsorrow de se démarquer des autres groupes finlandais de styles semblables (Ensiferum, Turisas, Korpiklaani, Finntroll… ) ?

    VS : Notre musique est dans l'ensemble très différente des groupes mentionnés parce que nous ne dépendons pas énormément des éléments folks, surtout ces dernier temps. Je pense que notre musique est beaucoup plus dépressive et plus profonde. Ce n'est certainement pas pour les gens qui veulent que faire la fête et lever leurs pintes, si vous voyez ce que je veux dire.

    MU : Vous avez développé depuis quelques albums un aspect plus progressif et la longueur des pièces ne cesse d’augmenter. Quel est le but recherché par cet exercice ? Peut-on s’attendre à un album composé d’une seule pièce dans les prochaines années ?

    VS : Nous voulons simplement faire la musique qui nous plaît. Nous sommes tous des auditeurs de musique et nous aimons beaucoup la musique progressive. Nous voulons offrir aux gens un voyage musical au lieu de refrains accrocheurs (bien qu'il n'y ait rien de mal aux refrains accrocheurs en tant que tel), et je sais qu'il y a des gens qui apprécient la façon dont nous faisons les choses.

    Je ne pense pas que nous nous dirigeons vers un album d'une chanson cependant. Le prochain album pourrait être quelque chose de complètement différent de ce « modèle », et comme nous n'avons même pas commencé à en écrire la musique, nous n'avons aucune idée de comment elle sera. Si jamais on fait un album avec juste une chanson, ce sera probablement notre dernier.

    MU : Le nouvel EP Tulimyrski nous offre cinq morceaux dont deux sont des « covers » de Metallica et de Merciless. Pourquoi avez-vous choisi ces groupes en particulier?

    VS : Lorsque nous avons fait la planification du EP, nous voulions donner à nos fans le plus possible pour leur argent. Nous avons réfléchi à ce que nous pouvions inclure, outre la chanson-titre, et nous avons fini par choisir deux démos retravaillés et deux « covers », parce que ce genre de concept faisait plus dynamique.



    Nous avons choisi Metallica et Merciless, car ils ont tous deux eu un impact énorme sur nous lorsque nous grandissions en tant que musiciens; les deux d'une manière différente.

    MU : Passons maintenant à une analyse en profondeur de votre contenu lyric. Vous abordez dans la pièce Köyliönjärven Jäällä (Sur la glace du lac Köyliö) un épisode glorieux de l’histoire finlandaise. Pouvez-vous nous relater ce fait historique et nous expliquer l’importance qu’il a pour le groupe ?

    VS : C'est l'histoire d'un paysan nommé Lalli qui a décapité le premier évêque, du nom Henrik, à être venu en Finlande. Je crois que personne ne sait exactement quand cela s'est passé, mais l'événement a une forte signification symbolique, en particulier pour la résistance opiniâtre qu'avaient les païens contre les chrétiens en Finlande.

    MU : Si je comprends bien, vous vous opposez en quelque sorte à la chrétienté. Pour quelles raison ? Et que proposez-vous en retour ?

    VS : Je m'oppose à toutes les religions organisées, car elles empêchent les gens de penser et facilitent la tâche aux détenteurs de pouvoir qui asservissent le peuple et l'entraînent dans des guerres (en justifiant le tout au nom de la religion). Je ne suis pas opposé seulement à la chrétienté, mais, puisque c'est la religion la plus visible ici en Finlande, il est naturel de l'utiliser comme cible.

    Je suis moi-même païen, mais ce n'est pas ce que je propose en retour. C'est une chose personnelle, et chacun est libre de trouver ce en quoi il croit. Ce que je suggère est que les gens pensent par eux-mêmes, et réalisent aussi l'importance de la nature et cessent ainsi de la détruire.

    MU : Toutefois, le black métal satanique prône cette même opposition. En quoi le paganisme norrois que vous proposez s’en différencie ?

    VS : Il y a beaucoup d'intelligence derrière le satanisme, je ne le nie pas, et, dans un sens, c'est très proche des principes du paganisme. C'est simplement une question d'expression de ses convictions selon une symbolique. Le satanisme et le paganisme, comme je le vois, ne sont pas des religions comme l'est le christianisme.



    MU : Toutes les paroles de Verisäkeet ont été composées dans la vieille tradition des scaldes norrois. En quoi ce petit détail — petit, mais très significatif — était-il important pour cet album?

    VS : Je n'ai pas écrit en fonction d'une tradition poétique. Il y a des parties dans les paroles qui pourraient ressembler à la poésie scaldique d'une certaine façon, mais en général, le texte est écrit pour répondre aux arrangements musicaux. J'utilise simplement beaucoup de mots et d'expressions qui sont difficiles à traduire, ce qui évidemment est en partie dû à l'influence de la poésie ancienne.

    MU : Pouvez-vous me donner votre propre définition du métal ?

    VS : À son meilleur, le métal est une musique pleine d'émotions et d'une qualité inégalable. À son pire, c'est de la « scrap », comme n'importe quel autre style de musique. Dans une certaine mesure, le métal est aussi un mode de vie.

    MU : La Finlande est réputée ici comme étant une tête de proue du métal mélodique et comme étant une pépinière d’excellents groupes. Quelle est ton hypothèse à propos de l’origine de ce succès ?

    VS : Je reconnais qu'il y a quelque chose dans la plupart des groupes finlandais qui les font immédiatement reconnaître comme finnois, et que beaucoup d'entre eux sont exceptionnellement bons en ce qui concerne la qualité musicale. Je crois que l'une des explications possibles est tout simplement que les quelques groupes qui deviennent internationaux encouragent beaucoup les plus petits groupes à travailler plus fort pour atteindre le même succès. Et bien sûr, il y a quelque chose dans l'eau que nous buvons. :)



    MU : Vous êtes signés sous l’étiquette Spinefarm Record. Qu’est ce qu’ils apportent en ce qui concerne la promotion des groupes finlandais à l’étranger ?

    VS : Pour être honnête, je ne saurais pas ce que Spinefarm nous fournirait en termes de promotion internationale, car ils ont autorisé d'autres entreprises à le faire dans la plupart des autres pays. De cette façon, ils réussissent à avoir plus de moyens pour nous promouvoir en Finlande.

    MU : Vous avez visité le Québec à plusieurs reprises. Avec le peu que vous connaissez, selon vous quelle est la principale différence entre la scène métal québécoise et la scène métal finlandaise ?

    VS : Je peux dire sans me tromper que la population québécoise a la foule la plus folle. Il y a toujours quelqu'un qui fait du « crowdsurfing », ou bien il y a tout le temps un « pit ». Quant à la scène métal, je ne suis pas assez familier avec celle du Québec pour la comparer, mais je pense que le métal y est encore beaucoup plus marginal qu'en Finlande.

    MU : Merci beaucoup pour cet entretient. Pour terminer, je vous laisse le mot de la fin, libre à vous :

    VS : Merci à tous les fans du Québec et du Canada. On se voit bientôt sur la route!
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    Moonsorrow
    Entrevue avec Ville Sorvali.
    Guillaume Cyr
    Posté par
    Guillaume Cyr
    le 08 Février 2009
    Karyn Bellamy-Dagneau
    Traduit par
    Karyn Bellamy-Dagneau
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