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  • Mar de Grises
    Entrevue avec Alejandro Arce.
    ENTREVUE AVEC ALEJANDRO ARCE, BATTEUR DU GROUPE DE DOOM MÉTAL CHILIEN



    MU : Premièrement, pourrais-tu expliquer la signification derrière le nom du groupe et le concept et signification derrière les paroles de Draining the Waterheart?

    Alejandro : Mar de Grises veut dire ‘’Ocean de Gris’’. D’un côté cela vient de l’inspiration, bonne ou mauvaise, que notre ville, Santiago, nous donne. Comme dans plusieurs grandes villes du monde, la couleur que l’on voit le plus est le gris. C’est donc l’inspiration que ce grand aimant a sur nous, une ville que nous méprisons et aimons tout à la fois. D’autre part, cela fait référence aussi à une sorte d’humeur qui va et vient sans rien de consistant, ni blanc, ni noir. Je crois que cet état émotionnel peut être intéressant quand vient le moment de créer parce que tu ne sais pas vraiment vers ou tu t’en vas ou ce que tu fais exactement, je crois que cela peut être irrationnellement honnête.

    Pour ce qui est des paroles, elles sont actuellement écrites par moi et Juan. Mes paroles ne sont qu’une translation de ce que je ressens, rien de plus. Je n’ai pas de sujet particulier sur lequel je voudrais écrire, ou bien j’en ai un et je ne sais pas exactement ce que c’est. J’essaye de rester honnête envers mes émotions quand vient le moment d’écrire, du moins c’est ce que je ressens et souhaite. Alors essentiellement, nos paroles viennent d’un seul élément qui nous entoure dans notre vie de tous les jours et dans nos expériences, rien de plus. Notre idée à propos de faire de la musique est de représenter notre monde intérieur, nos sentiments et notre expérience, et de rester fidèle à cela, tâche difficile s’il en est, car les sentiments ne cessent de changer. Draining the Waterheart tente de parler des sentiments humains et combien ils peuvent être chaotiques. Certains disent que l’eau en est la parfaite représentation, de ce que le chaos peut être, car l’eau ne cesse de bouger dans un nombre infini de direction. Le cœur est la représentation la plus commune d’ou, métaphoriquement, les émotions naissent. Aussi, Draining the Waterheart est un essai sans fin, aussi futile que cela puisse paraître, de clarifier ce que nous ressentons. L’idée est de laisser chaque chanson servir de cataclysme pour drainer des attitudes humaines telles que la fierté, l’envie, la peur, la suggestion, le préjudice, etc., dans le but d’atteindre et de ressentir la plus pure essence des émotions. L’idée n’est cependant pas de les rationaliser, mais plutôt d’atteindre le cœur même des émotions, qui tout comme l’eau bouge dans un nombre infini de directions. D’un autre côté, je crois que le titre est très libre en terme d’interprétation. C’est ce que nous voulons et cela n’est que ma propre version, qui n’est pas plus vraie qu’une autre.

    MU : Tu parles beaucoup des émotions et de comment l’humain y réagit. Votre musique elle-même fait voyager l’auditeur dans ses propres émotions intérieures, et la musique nous transmet beaucoup de tristesse et de mélancolie. Est-ce là certaines des émotions qui t’inspirent et quelque chose que tu ressens dans la vie de tous les jours?

    Alejandro : Et bien, la tristesse et les autres émotions y étant reliées sont en effet très importantes, car ils existent à l’intérieur de nous, mais pas juste ce genre d’émotion, je ne me considère pas personnellement comme une personne triste. Quand vient le temps d’écrire de la musique, nous tentons surtout de transcrire ce que nous ressentons et de rester fidèles à notre vision du monde. Si le résultat est considéré comme triste ou mélancolique, ce n’est pas nécessairement parce que ce sont là les protagonistes à l’intérieur de nous, mais plutôt parce que quand on regarde profondément en soi, il est très facile de trouver quelque chose que tu n’aimes pas, et ce faisant, que cela puisse influencer ton humeur, mais c’est précisément pourquoi on le garde en soi, parce que consciemment ou inconsciemment on ne veut pas que notre rationalité ou qui que ce soit le voit. Je crois que le Doom Metal en général est relié à ce genre de sentiments, mais je crois que c’est plus que ça, c’est une musique très réflective, pour réfléchir.

    MU : Comment est la scène métal au Chili, y a-t-il un bon support pour les groupes locaux ou vos débuts ont-ils été difficiles?

    Alejandro : Oui cela a été dur, et ce l’est toujours. La scène chilienne est plutôt petite, par exemple il est très dur de trouver de bon endroit ou donner un concert, il n’y en a que quelque un et les propriétaires sont au courant, alors il est dur de faire une bonne affaire, car il charge très cher, et si tu charges trop cher pour le billet, les gens ne viennent pas. La scène dans ces termes est quelque peu prise dans un cercle vicieux. D’un autre coté, la vie en général est très difficile ici au Chili, en comparaison des États-Unis, du Canada ou de la majorité de l’Europe, ce n’est pas un pays riche alors pour ce qui est du travail et du salaire, la vie est difficile, il est très commun de travailler énormément et de ne presque rien en retirer. Alors, malgré que nous ayons beaucoup de groupes il est très difficile d’investir du temps dans un groupe de manière professionnel. Cela est désolant, car je crois que nous avons beaucoup de potentiel. Comme tu vois, le problème de la scène ici au Chili a des racines politiques et économiques, mais cela je crois est en train de changer ces temps-ci, quoi que très lentement. Pour les groupes : Poema Arcanus est un très bon groupe de Doom Metal avec des influences progressives, le groupe est plus ancien que nous alors ils ont été une influence pour nous. Coprofago, Inanna, Perpetuum, Mourners Lament, Target, Animus Mortis, Uaral, Defectoscura, ce sont tous d’excellents groupes que je recommande grandement.

    MU : Vous étiez avec le label Firebox pour un contrat de deux albums, et maintenant ces deux albums sont sortis. Peux-tu nous dire si Mar de Grises continuera sa collaboration avec Firebox ou si vous allez chercher ailleurs, ou bien encore rien n’est encore décidé à ce sujet?

    Alejandro : Nous sommes là-dessus en ce moment. Nous avons passé les derniers jours à faire la promotion du nouvel album, alors nous n’avons pas encore eu le temps d’en parler en profondeur. Personnellement je crois que d’un coté, cela serait une bonne chose de rester avec Firebox, mais que ce serait bien aussi de rechercher un plus gros label. Comme je l’ai dit, nous n’avons pas encore eu la conversation que nous devrions avoir à ce sujet, mais nous sommes heureux avec Firebox pour le moment.

    MU : Vous êtes récemment revenus de votre tournée The Ethereal Sessions à travers l’Europe. Peux-tu nous parler un peu de cette tournée, quelle était la réaction de la foule et comment était-ce comparé à votre première tournée européenne.

    Alejandro : C’était une expérience très intense et intéressante pour nous. Les foules étaient plus enthousiastes à certains endroits qu’à d'autres, mais en général elles étaient géniales. Notre musique a différente intensité, et ils étaient très respectueux de cela, et nous avons à certain endroit ressenti une grande connections avec la foule, c’était très plaisant. En comparaison à notre première tournée, bien que nous ayons grandement appris dans les deux, celle-ci était plus grosse. Nous avons joué dans plus de pays et dans de plus gros concerts et festivals, je crois que c’était la seconde étape naturelle.

    MU : Est-ce que vous pensez repartir en tournée prochainement ou vous concentrerez-vous sur la promotion de votre dernier album?



    Alejandro : Pour l’instant, nous faisons la promotion de l’album ici au Chili et faisons quelques spectacles. La prochaine étape dans quelques mois sera de commencer à préparer le prochainement album, pour espérer pouvoir le lancer dans un an et demi, et non pas quatre ans comme le dernier. Nous préparons également une nouvelle tournée européenne pour l’année prochaine, cette fois pendant l’été, mais rien n’est encore sûr. Donc, nous voudrions faire une troisième tournée européenne et peut-être une Américaine, si ce n’est pas l’année prochaine, ce sera celle qui suivra.

    MU : Nous pouvons entendre de nombreuses influences plus expérimentales et ambiantes sur votre dernier album, ainsi que dans la pièce bonus Unconscios Passenger. Est-ce là un chemin que Mar de Grises continuera de suivre et quelles sont vos principales sources d’influences pour ces expérimentations?

    Alejandro : Nous ne voulions pas que le matériel bonus ne soit qu’un peu plus de la même chose. Nous voulions faire quelque chose de différent, un complément plutôt qu’une extension de Draining the Waterheart. Malgré que nous ayons réellement aimé l’expérience, ce n’était qu’une expérimentation, nous continuerons dans le même sens que les deux premiers albums pour le nouveau matériel, peut-être avec plus de touches expérimentales, mais pas aussi différentes que Unconscios Passenger. La pièce fut entièrement composée par Juan et Rodrigo M., ils voulaient explorer plus de sonorités et utiliser plus de différents éléments, plutôt que de faire de quoi d’essentiellement différent, ils voulaient surtout explorer quelque chose de différent au niveau des sonorités, car je crois que bien ce que sois différent en terme d’essence cela reste semblable à ce que l’on retrouve sur l’album.

    MU : Je trouve aussi qu’il y a la même…base je dirais.

    Alejandro : Oui, comme si nous suggérions la même histoire ou le même voyage.

    MU : Comment vois-tu personnellement l’évolution entre The Tatterdemalion Express et Draining The Waterheart?

    Alejandro : Draining est peut-être plus mature en matière d’interprétation, nous avons tous naturellement grandi dans ces termes, il y a également plus d’arrangements conscients en terme de mélodie et d’harmonique. Les paroles sont également plus libres puisque nous ne voulions pas nous référer à un thème en particulier, plutôt à ce que nous ressentions. Mais je crois que tout cela fait simplement partie d’une évolution naturelle, car les raisons pour lesquelles nous jouons et créons de la musique restent les mêmes, et bien qu’il y est quelques différences je crois que l’essence est essentiellement la même.

    MU : Alors dirais-tu que le processus de composition était également similaire?

    Alejandro : Et bien nous avons appris à suivre un certain processus ordonné en ce qui traite de la composition, mais sans plus. Rodrigo et Juan ( sur Tatterdemalion c’était Rodrigo et Marcelo, l’ancien chanteur et claviériste ) composent le squelette de la chanson, ensuite nous la pratiquons encore et encore pour lui donner notre touche personnelle en les laissant évoluer de manière naturelle.

    MU : Merci beaucoup de m’avoir accordé de votre temps et d’avoir répondu à toutes mes questions. Je vous laisse le mot de la fin

    Alejandro : Merci à toi, pour ton temps, ton support et ton intérêt dans notre musique, et merci également à tous ceux qui s’identifient d’une manière ou d’une autre à notre musique. Merci également à tous ceux qui liront cette interview.
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    Informations
    Mar de Grises
    Entrevue avec Alejandro Arce.
    Nicolas Crépeault
    Posté et traduit par
    Nicolas Crépeault
    le 14 septembre 2008
    Dernière critique
    Mar De Grises
    Draining The Waterheart (2008)
    9.2/10
    Mar de Grises est un groupe récent venant du Chili et pourtant, malgré son vécu jusque-là relativement court, le groupe a rapidement fait parler de lui et a su susciter l'enthousiasme...
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