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  • Sirenia
    Entrevue avec Emmanuelle Zoldan du groupe metal symphonique

    Entrevue avec la chanteuse Emmanuelle Zoldan – Sirenia

    MU. Tout d’abord, j’aimerais savoir, de votre point de vue, qu’est-ce qui rend Sirenia unique?

    EZ. Beaucoup de choses, je pense déjà le fait que c’est un groupe qui existe déjà de plus de nombreuses années, un groupe qui a su se renouveler au travers des albums tout en puisant des inspirations diverses au fur et à mesure de ceux-ci. Je pense que c’est groupe qui a toujours su se renouveler et qui a toujours su proposer en même temps une grande variété de chansons sur chaque album, je trouve qu’il y en a toujours pour tous les goûts sur tous les albums de Sirenia, en fait, ce sont toujours des albums très variés. Je trouve quelque chose qui est assez unique et spécifique chez Sirenia, c’est aussi le son de Sirenia, les orchestrations, les voix utilisées, que ce soit les voix « clean », les voix « growl », et également la couleur du chœur, je pense que c’est important de le spécifier en fait, c’est un chœur qui est composé, on va dire, plus ou moins du même noyau de chanteurs depuis la création du groupe. Et voilà, je trouve qu’il y a vraiment une couleur unique dans ce chœur qui est vraiment identifiable à la première écoute, on sait que c’est le chœur de Sirenia et que c’est une musique de Sirenia.

    MU. Il y a quelques jours vous avez lancé votre 9e album. Pouvez-vous me parler un peu du processus créatif qui a entouré l’album?

    EZ. Alors comme pour tous les précédents albums de Sirenia, Sirenia est le bébé de Morten Veland, donc depuis le début du parcours du groupe, c’est lui qui compose, qui arrange et qui enregistre, qui programme, donc qui fait, voilà, 95% du travail. Assez exceptionnellement sur cet album-là, Morten a fait appel à nous au niveau du processus créatif en nous demandant aux uns et aux autres de participer. Pour ma part, à ma grande surprise, et j’ai été assez touchée en fait de cette démarche, il m’a demandé de prendre en charge une chanson, d’écrire le texte et la mélodie d’une chanson en français, c’était un choix de sa part et une demande. Voilà, donc j’ai écrit la chanson « Nos heures sombres », et également des parties de texte en français aussi sur « Desire ». Et les garçons à la guitare ont pu également proposer leurs propres solos sur plusieurs des chansons de l’album, ce qui est une grande première en soi au niveau du processus créatif.

    MU. Justement, vous avez fait part de certains passages en français, puis de « Nos heures sombres » qui est intégralement en français. Est-ce que vous savez ce qui a motivé Morten à faire une première chanson intégralement en français et certains passages en français?

    EZ. Je pense que Morten – on se connaît depuis 2003, donc ça commence à dater – a toujours été assez attiré par la langue française, c’est une langue qu’il aime beaucoup. Il aime beaucoup notre culture et notre pays, donc voilà une petite affection pour la langue française à la base et puis je pense aussi qu’il aime pouvoir proposer aux auditeurs quelque chose de différent, de nouveau, quelque chose d’un peu plus personnel aussi. Sur les albums précédents, Ailyn avait pu chanter aussi des chansons en espagnol. Donc je pense qu’il y a une volonté de sa part de varier un petit peu les effets sur les albums.

    MU. Pour le nouvel album, vous avez utilisé la plateforme PledgeMusic, est-ce vous avez été satisfaits du déroulement de la campagne?

    EZ. Oui! On a été assez satisfaits du fait que les gens suivent le mouvement, parce que c’est vrai que c’est toujours une démarche, pas compliquée, mais un petit peu ambiguë quoi, mais bon l’industrie du disque étant ce qu’elle est actuellement, de plus en plus de groupes ont recours à ce genre de choses pour pouvoir mener à bien un projet et en l’occurrence dans notre cas pour cet album-là. Ça nous a permis effectivement de nous permettre financièrement des choses sur cet album qu’on n’aurait pas pu sans la Pedge, notamment, on voulait absolument travailler avec Jacob Hensen pour le mix, parce qu’on a été très contents sur l’album précédent, sur Dim Days of Dolor. Voilà on a pu se permettre ce genre de choses par le biais de la Pledge et on est très touchés que les fans nous aient suivis dans cette démarche-là.

    MU. Comme vous l’avez dit précédemment, vous avez collaboré depuis de nombreuses années avec Sirenia, soit depuis le 2e album. Qu’est-ce qui vous a motivée à faire le saut et à devenir la chanteuse principale?

    EZ. En fait, c’est assez marrant parce que bon, on s’est suivis, depuis 2003. Moi j’ai suivi l’évolution du groupe un petit peu de loin tout en participant à quasiment tous les albums excepté le tout premier. Mais si vous voulez, c’est vrai que Morten m’a avoué assez récemment en fait qu’il y avait pensé déjà, il y a très longtemps, mais pour lui c’était impensable quoi, comme j’étais à ce moment-là vraiment complètement concentrée sur ma carrière opératique qui démarrait, en fait au même moment, bon pour lui c’était exclu quoi, que je puisse… Et puis d’ailleurs je pense avec le recul maintenait, qu’effectivement ça aurait été peut-être une époque compliquée pour moi, pour pouvoir sauter le pas en fait d’un point de vue professionnel, parce que justement voilà, j’étais en train de démarrer ma carrière et que c’était pas le moment le plus opportun pour moi. Maintenant, avec le recul, avec la maturité, avec tout ça c’est une démarche que je peux faire, dont j’ai vraiment envie aujourd’hui. À l’époque, je pense que j’étais vraiment complètement à fond dans ma carrière opératique donc j’étais pas dans la démarche du tout. Donc voilà, après, quand Morten m’a proposé le remplacement de Ailyn de manière officielle, j’y ai réfléchi à deux fois quand même, parce que bon c’était pas évident de remplacer quelqu’un qui est en place depuis des années, mais en même temps il y avait quelque chose d’assez évident derrière ça parce que je me suis toujours sentie vraiment partie intégrante du groupe, quelque part, en fait, en faisant partie du chœur. Il y avait quelque chose d’assez… je me suis toujours sentie attachée vraiment à ce groupe-là, donc quelque part il y avait quelque chose d’assez évident voilà qui m’a poussée à accepter sans prendre le temps de trop réfléchir non plus, parce que je pense c’était vraiment important de le faire avec quelque chose d’évident dans cette démarche-là.

    MU. Et si on recule au départ, comment s'est faite la première collaboration avec Sirenia?

    EZ. La toute première fois, alors moi j’ai terminé cursus au Conservatoire, j’avais pas encore démarré justement ma carrière en fait, je venais de terminer au conservatoire ou je venais de rentrer dans l’École supérieure après le conservatoire, je ne sais plus vraiment, donc j’étais vraiment au tout début des balbutiements à l’opéra. En fait, donc Terje Refsnes avec qui on travaille au studio Sound Suite à Marseille, où Sirenia a enregistré la majeure partie, en fait tous ses albums d’ailleurs, il avait l’habitude de faire son marché en fait au Conservatoire justement, quand tous les groupes de metal avaient besoin de voix lyriques sur leurs albums. Donc moi j’avais déjà travaillé avec Penumbra à ce moment-là dans son studio, donc il a parlé de moi à Morten et Morten régulièrement m’a rappelé tous les albums qu’il a enregistrés.

    MU. Très intéressant. Parlons un peu de la vie de tournée, j’aimerais savoir quels sont les artistes que vous apprécié le plus côtoyer en tournée puis quels seraient ceux que vous aimeriez, mais que vous n’avez pas eu la chance et dont ce serait un rêve de côtoyer en tournée.

    EZ. Alors parmi les groupes, vraiment, avec lesquels on a eu des moments incroyables, en tête de liste je crois que moi personnellement je pourrais citer le groupe The Agonist, vous devez bien connaître? [Oui oui, tout à fait] Voilà c’est un groupe de personnes vraiment, vraiment fabuleuses, artistiquement, évidemment déjà d’une part, mais humainement enfin c’était vraiment une expérience incroyable de partager la tournée avec eux. The Birthday Massacre, c’était assez fantastique aussi; c’est des gens avec qui on est restés plus ou moins en contact, qu’on suit par le biais des réseaux sociaux parce que voilà on a vraiment attachement sentimental très fort. Après, dans les groupes avec lesquels on aimerait tourner, il y en a énormément, je pense que aujourd’hui on aimerait pouvoir tourner avec des groupes de grande renommée pour pouvoir toucher un peu plus de public… je dirais les groupes avec lesquels on aimerait, on rêverait de tourner par exemple, Within Temptation ce serait une bonne option, Epica évidemment, bon, Nightwish, on peut rêver à ce point-là. Voilà, un tas d’autres, alors aujourd’hui ce serait intéressant maintenant, pour nous, de tourner avec ce genre de groupes.

    MU. Ce serait une belle soirée effectivement. Vous êtes la chanteuse principale depuis 2016, donc si on fait la séparation entre votre arrivée en tant que « frontwoman » et ce jour, j’aimerais savoir vos chansons préférées de Sirenia pour chacune de ces époques.

    ZE. C’est une question difficile. Moi j’ai été assez fan dès le début des premiers albums, j’étais fan déjà de Tristania, de l’ambiance vraiment gothique des chansons de Tristania. Ensuite, j’aimais beaucoup la voix d’Henriette Brodvik… voilà il y avait vraiment une dimension extraordinaire dans ce qu’elle faisait avec eux. Ensuite dans les chansons, alors « Save Me From Myself », dans les débuts de Sirenia pourrait être une chanson vraiment parmi mes préférées en tout cas. J’aime cette ambiance voilà vraiment gothique, « dark », très profonde, j’aime beaucoup cette chanson. Ensuite, je sais pas si j’ai une chanson préférée… « In Sumerian Haze » aussi, c’est une chanson que j’aime énormément; ces deux chansons font partie d’un programme acoustique qu’on projette de faire avec Morten. Voilà, je pense que c’est deux chansons qui pourraient aussi bien se prêter à l’acoustique, voilà je m’étale un peu mais, voilà ensuite, sinon, chaque album… c’est difficile de faire un choix, c’est très difficile. J’aime beaucoup « The Path to Decay » dans les albums un peu plus récents aussi. J’ai beaucoup aimé l’album avec Monika Pederson et notamment « The Other Side ». Voilà, il y a beaucoup de très très belles chansons sur tout le long du parcours de Sirenia. C’est difficile de choisir.

    MU. Il a été un peu question, tout à l’heure, de la façon de procéder maintenant pour les artistes et tout ça. J’aimerais avoir votre avis sur l’industrie de la musique à l’ère du « streaming » et tout ce qui en découle.

    EZ. C’est une époque compliquée justement, parce que je crois que pour tous les artistes ça devient compliqué, même pour les artistes de renommée internationale, de très grosse renommée internationale, ça devient compliqué de ne vivre plus que de l’industrie du disque, c’est quasiment impossible quoi. Je trouve que c’est assez triste en soi, c’est de plus en plus difficile quoi, pour les artistes de survivre dans ces conditions-là. Donc il faut arriver à trouver aujourd’hui des portes de sortie, des moyens de promouvoir sa musique autrement et de donner envie aussi aux gens d’acheter un support physique, non dématérialisé. Je pense que c’est important aussi, voilà, de pousser les gens à aller dans cette direction-là.

    MU. Merci. On a eu la chance nous à Québec d’être, dites-moi si je me trompe, la 1re ville canadienne que Sirenia visitait en mai 2017. Puis ce printemps vous êtes retournés à Montréal mais vous n’avez pas fait d’arrêt à Québec. Avec le lancement du nouvel album, est-ce qu’il y a des probabilités que vous repassiez prochainement?

    EZ. Peut-être que pour 2019, on aimerait beaucoup évidemment, évidemment, après voilà il y a toutes les questions relatives aux visas et tout ça, qui sont techniquement, voilà, qui sont pas toujours simples à régler, mais en tout cas dans l’absolu mais évidemment, on aimerait beaucoup revenir à Québec. D’ailleurs un super accueil la dernière fois, on a un très très bon souvenir de notre passage à Québec. En 2019, on verra à revenir.

    Au nom de MetalUniverse je vous remercie.

    https://www.facebook.com/sirenia/

     

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    Informations
    Sirenia
    Entrevue avec Emmanuelle Zoldan du groupe metal symphonique
    Jonathan Gamache
    Posté et traduit par
    Jonathan Gamache
    le 20 Février 2019
    Vidéo et montage par
    Aucun
    Sirenia
    Début: 2001
    Pays: Norvège
    Style: Symphonic Metal
    Site Internet: Visiter
    MySpace: Visiter
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