Premier album pour ce groupe d’origine grecque formé en 2000, par les guitaristes Marios Iliopoulos (ex-Exumation) et son ami Gus G. (Dream Evil, Firewind, Mystic Prophecy). Joints en 2002 par Brice Leclercq à la basse, Tomas Lindberg (ex-At The Gates, The Great Deceiver) à la voix, et Per M. Jensen (The Haunted) à la batterie, ils n’ont pu faire autrement qu’attirer l’attention. Après quelques démos, ils entrent en studio dans leur ville d’adoption de Gothenburg, avec le producteur renommé Fredrik Nordström, qui a notamment produit les albums d’Arch Enemy, Opeth, Dark Tranquillity et In Flames. Le résultat de cette union est Sweet Vengeance, paru en 2003 sous Century Media. Un album incontournable pour les fans de Death Mélodique.
Il serait simple de résumer l’album instruments par instruments, suffirais de les nommer tous avec la mention ‘génial’ à coté de chacun! Les compositions sont accrocheuses et originales, les lignes vocales bien dosées. Habituellement, je ne suis pas trop friande des mélanges voix clean/cris death, mais avec Lindberg (que j’idolâtre vaguement, pardonnez-moi le possible manque d’impartialité!) sur les death et la voix douce et mélodieuse de Tom S. Englund d’Evergrey comme invité sur les voix ‘clean’, Nightrage compte des points. La production est bien évidemment impeccable, rien à redire.
Le critiques ont affirmé à plus d’une reprise que Sweet Vengeance est la suite logique de Slaughter of the Soul de At The Gates, album quasi-légendaire du genre. Quoiqu’un peu poussé comme déclaration, il serait presque légitime de l’affirmer. Avec la présence de Lindberg à la voix, le lien est évidemment facile à faire, peut-être un peu trop pour certains, même si d’un point de vue musical, il est vrai que la force d’impact de ce premier opus de Nightrage nous rappelle les heures de gloire des défunts ATG. À ce stade de leur carrière, et avec les rythmiques lourdes, la première guitare mélodique et accrocheuse à souhait et les compositions à la Gothenburg, seuls les apports ‘cleans’ d’Englund permettent de dissocier les deux groupes sans l’ombre d’un doute.
À la vigueur du death métal s’ajoute quelques influences plus douces, telles qu’observées sur la pièce instrumentale ‘The Howls Of The Wolves’, ainsi que sur la douce ‘Circle of Pain’, qui allie à merveille les forces des deux types de vocales. A titre comparatif, tandis que les pièces ‘Hero’ et ‘The Tremor’ ne vont pas sans rappeler In Flames dans leurs meilleurs moments, d’autres telles ‘Elusive Emotion’, l’excellente ‘The Glow of the Setting Sun’ et ‘Ethereal’ rappellent plus aux ci haut mentionnés At The Gates. Malgré ces rapprochements, Nightage trouve un son unique qui leur appartiens, et toute comparaison fait office de simple indicateur vague et imprécis.
En résumé, Nightrage offre un produit de grande qualité avec ce premier album. Munis d’un assortiment de musiciens solides et expérimentés, et relocalisés dans leurs fonctions de la Grèce vers Göteborg, Suède, épicentre de la culture death métal mélodique, le groupe crée des attentes avec un début aussi prometteur. Sweet Vengeance est sans aucun doute un album à découvrir.